Les skieurs étudient la carte des sentiers, affichée sur un grand panneau à l’entrée du centre de ski de fond. Ils s’interrogent. Vont-ils demeurer sur les pistes vertes, cotées faciles, ou s’aventurer sur les pistes bleues et les pistes noires, les plus difficiles ?

Il n’est pas toujours aisé d’interpréter les niveaux de difficulté associés aux sentiers de randonnée ou de ski de fond. Essentiellement, on assigne un niveau de difficulté en fonction du relief et de la distance.

« En ski de fond, ce sont les descentes qui posent un problème sur le plan des habiletés », observe Sylvain Désy, moniteur certifié par l’Association canadienne des moniteurs de ski nordique. « C’est donc un des gros éléments qui va différencier une piste facile d’une piste intermédiaire ou difficile. »

Un document publié il y a quelques années par le Conseil québécois du loisir, Guide de pratique et d’encadrement sécuritaire d’activités de plein air – ski de fond, précise ce critère. Il exprime l’inclinaison des pentes en pourcentage. Ainsi, une pente de 10 % correspond à une dénivellation de 10 m sur une distance horizontale de 100 m.

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE LA RÉSERVE FAUNIQUE DES LAURENTIDES

Carte des sentiers à l’entrée du réseau de sentiers de ski de fond du Camp Mercier, dans la réserve faunique des Laurentides

Les pistes faciles, vertes, comportent des pentes de 0 à 13 %. Les pistes difficiles, les bleues, présentent des pentes de 14 à 22 %. Les pistes noires, très difficiles, comportent des pentes de 23 à 30 %. Il existe un dernier niveau, double noir, extrêmement difficile, qui offre des pentes de 30 % et plus.

Ça, c’est la théorie. La pratique est toujours un brin compliquée. La distance entre en ligne de compte. « Est-ce que c’est une piste de 3 km ? De 30 km ? demande Sylvain Désy. Ç’a a un impact. L’endurance de la personne devra être déterminante. »

Le tracé de la piste a aussi un rôle à jouer.

Il y a la question de la largeur des pistes : si elles sont très étroites, c’est pas mal plus difficile de se ralentir. Et s’il y a un tournant dans la descente, ça ajoute au niveau de difficulté.

Sylvain Désy

Souvent, la classification des pistes varie d’un centre de ski de fond à un autre. Une piste bleue dans un centre peut être beaucoup plus ardue qu’une piste noire dans un autre.

Lorsque vient le temps de choisir une piste, il faut tenir compte d’un certain nombre d’autres facteurs, comme la température. « S’il fait - 20 °C, tu vas dépenser beaucoup plus d’énergie dans la même piste que s’il fait - 2 °C. »

S’il y a beaucoup de neige fraîche, les conditions de glisse seront moins rapides. Pour le pas de patin, notamment, ce sera beaucoup plus ardu. Il y a d’autres enjeux s’il n’a pas neigé depuis un moment et que la température s’est refroidie. « Dans des conditions glacées, les descentes des pistes faciles peuvent devenir carrément difficiles », prévient M. Désy.

Compétences à maîtriser

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Le parc du Domaine Vert de Mirabel est un bel endroit pour s’initier au ski de fond.

Le chapitre 3 du Guide de pratique et d’encadrement sécuritaire d’activités de plein air – ski de fond propose une liste de compétences qui peut aider les skieurs à se situer. Par exemple, un skieur débutant avancé devrait maîtriser les techniques de base et savoir monter en ciseaux et freiner et virer en chasse-neige. Un skieur avancé devrait maîtriser les doubles poussées, les montées en traces directes et en demi-ciseaux et les descentes en traces directes.

Sylvain Désy soutient toutefois qu’un skieur ne doit pas nécessairement se limiter aux pistes qui, sur papier, correspondent à son niveau d’habileté. « Un skieur intermédiaire qui n’a pas trop peur et qui est relativement à l’aise à l’idée de faire du chasse-neige dans une descente peut aller faire une piste avancée », affirme-t-il.

La question de la confiance est très importante, confirme Denis St-Amand, moniteur de ski de fond depuis des décennies. Pour renforcer cette confiance, il est nécessaire de maîtriser les techniques de base, comme le pas alternatif sur le plat, les montées, les descentes ou encore les arrêts et les virages. « Si une personne n’a pas ces éléments de base, elle ne se sentira pas aussi à l’aise sur ses skis et il sera difficile de progresser. »

M. St-Amand suggère d’oser un peu, d’essayer des pistes un petit peu plus difficiles, tout en respectant sa forme physique et ses capacités techniques. « Cela va permettre de mesurer où tu es rendu. Est-ce que tu as aimé ça même si c’est plus exigeant ? Si c’est oui, continue. Tu peux aussi déterminer que tu n’es pas prêt. »

C’est une bonne idée de vérifier les cartes des sentiers d’un centre avant de se déplacer, histoire de voir s’il y a une bonne sélection de pistes à son niveau. Il faut toutefois se méfier du nombre de kilomètres de pistes que promettent les centres. « Ce n’est pas nécessairement très exact ou révélateur, affirme Sylvain Désy. Je prends l’exemple d’une piste de 5 km. Une petite boucle de 1 km permet de l’allonger à 6 km. Certains centres diront alors qu’ils ont une boucle de 5 km et une autre de 6 km, pour un total de 11 km. Dans les faits, ce n’est pas 11 km de sentiers. »

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Suggestion de vidéo : patinage en Arctique

La patineuse artistique finlandaise Emmi Peltonen s’exécute dans la douce lumière du cercle polaire, dans le nord de la Finlande.

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Chiffre de la semaine : 10

C’est le nombre d’alpinistes qui ont atteint en bloc le sommet du K2 le 16 janvier dernier, une première ascension hivernale. Les 10 Népalais se sont attendus juste en dessous du sommet pour qu’ils puissent accomplir les derniers pas ensemble.