Le gouvernement britannique a annoncé mardi son soutien à la construction d'une troisième piste à l'aéroport de Heathrow pour élargir les capacités de Londres, mettant fin à des années de débat et voulant donner un signal d'ouverture sur le monde malgré le Brexit.

«En vue de donner un grand coup d'accélérateur à l'économie britannique, le gouvernement a annoncé aujourd'hui son soutien à une nouvelle piste à Heathrow, la première piste dans le sud-est depuis la deuxième guerre mondiale», a souligné le ministère des Transports dans un communiqué.

Le parlement devra encore approuver l'an prochain la décision, après une phase de consultations. La Première ministre Theresa May, qui a hérité de ce dossier épineux, compte ainsi amortir les vives oppositions au projet de plusieurs ministres, des associations écologistes et des résidents.

Le choix était entre une troisième piste à Heathrow, ou la construction d'une deuxième piste à Gatwick, au sud de Londres.

La perspective d'étendre encore le plus grand aéroport d'Europe, débattue depuis au moins treize ans, hérisse de nombreux élus de la capitale et divise même le gouvernement conservateur.

Une trentaine de manifestants se sont réunis mardi matin devant le parlement pour dénoncer le projet et les nuisances en termes de pollution atmosphérique et sonore pour les habitants de l'ouest et sud-ouest de Londres. Ils ont reconstitué une piste en plastique sur laquelle se sont allongés des militants vêtus de rouge.

Le gouvernement peut aussi s'attendre à une pluie de recours en justice: l'organisation écologiste Greenpeace a ouvert le bal mardi en se disant «prête à se joindre à quatre municipalités locales, y compris celle de Theresa May, pour déposer un recours contre le feux vert à une troisième piste», selon son directeur exécutif pour le Royaume Uni, John Sauven.

Une étude de la commission gouvernementale sur le projet réalisée en 2015 chiffrait à 17,6 milliards de livres le coût de la nouvelle piste et en attendait 147 milliards de revenus supplémentaires sur soixante ans, ainsi que 7000 créations d'emplois d'ici 2050.

La majorité des compagnies aériennes et des entreprises sont en revanche favorables à Heathrow.