Le service de réservation en ligne d'hébergement chez l'habitant Airbnb a annoncé mercredi avoir recruté l'ex-ministre américain de la Justice Eric Holder, qui va l'aider à lutter contre les discriminations entre les utilisateurs de sa plateforme.

«Nous sommes honorés que l'ancien ministre fédéral de la Justice Eric Holder ait accepté de rejoindre notre équipe pour nous aider à élaborer une politique antidiscriminations mondiale», écrit le patron-fondateur d'Airbnb, Brian Chesky, sur le site internet de l'entreprise.

«Nous avons des règles qui interdisent la discrimination, mais nous voulons que ces règles soient plus fortes. Et nous exigerons que tous ceux qui utilisent notre plateforme lisent et certifient qu'ils respecteront ces règles», ajoute-t-il.

Eric Holder, âgé de 65 ans, avait été le premier ministre de la Justice noir de l'histoire des États-Unis. Il avait occupé ce poste pour l'administration Obama de 2009 à 2015, avant d'être remplacé par Loretta Lynch.

Son mandat, l'un des plus longs sur ce poste, a notamment été marqué par une réforme pénale et des actions musclées contre les bavures policières ou le délit de faciès, avec toujours les inégalités raciales dans le collimateur, et il avait été salué comme «champion du combat pour les droits civiques» par la puissante organisation de défense des libertés ACLU.

Il travaillera chez Airbnb en collaboration avec un avocat spécialisé dans les libertés civiles et les problèmes de logement, John Relman.

L'initiative entre dans le cadre d'une grande enquête sur les interactions entre ses utilisateurs lancée début juin par la plateforme en vue de lutter contre le racisme, suite à un cas de discrimination envers une femme noire par l'hôte chez lequel elle avait réservé un hébergement aux États-Unis. Les conclusions de cette enquête sont attendues d'ici septembre.

Les efforts d'Airbnb pour lutter contre les discriminations «ne sont pas près d'être terminés, mais nous voulons être aussi transparents que possible en cours de route, car nous savons que nous avons échoué en la matière dans le passé», commente Brian Chesky.

Des critiques se sont fait entendre à plusieurs reprises sur le racisme de gens proposant un hébergement sur Airbnb. Une étude de l'Université de Harvard avait notamment constaté en fin d'année dernière que les personnes dont les noms et prénoms laissent entendre qu'elles sont noires subissaient des discriminations lorsqu'elles cherchaient à faire une réservation.

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