Barack Obama a indiqué, jeudi, que les États-Unis et le Canada compléteraient finalement la mise en place du système conjoint de suivi aux frontières, qui permet d'enregistrer précisément les entrées et les sorties des voyageurs.

Cette mesure, qui devait être complètement mise en place il y a près de deux ans, est surtout destinée à endiguer le flot de ressortissants des deux pays qui se rendent au Moyen-Orient pour joindre le djihad.

Lors d'une conférence de presse conjointe avec le premier ministre canadien, Justin Trudeau, reçu jeudi matin à la Maison-Blanche, le président américain a aussi annoncé que les deux voisins voulaient accroître l'échange de renseignements contenus sur leur liste d'interdiction de vol.

Le prédédouanement des voyageurs sera par ailleurs bientôt possible dans de nouveaux aéroports canadiens, dont celui de Québec, et aux gares ferroviaires de Montréal et Vancouver. Le prédédouanement permet aux voyageurs canadiens de franchir les douanes américaines à leur départ du Canada plutôt qu'à leur arrivée aux États-Unis.

Quant au système de suivi aux frontières, promis en 2011 dans le cadre de l'entente sur le Périmètre de sécurité nord-américain, il permet actuellement les échanges de renseignements sur les voyageurs qui sortent d'un pays par voie terrestre - et donc qui entrent dans l'autre pays. Les deux premières phases de ce programme visaient seulement les ressortissants étrangers et les résidents permanents du Canada et des États-Unis, mais pas les citoyens des deux pays. Le programme devait s'étendre à ces citoyens à compter du 30 juin 2014, mais il a pris du retard.

De plus, le Canada comptait éventuellement colliger des informations sur les voyageurs en partance par avion - ce que font déjà les États-Unis -, en exigeant la collaboration des compagnies aériennes.

Lors de cette conférence de presse, jeudi matin, dans la roseraie de la Maison-Blanche, le président Obama a soutenu que les deux pays allaient procéder à ces échanges de renseignements tout en «maintenant la vie privée et les libertés civiles de leurs citoyens». M. Trudeau a de son côté précisé que les deux pays mettraient en place d'ici 60 jours un groupe de travail pour éviter les «erreurs sur la personne» aux frontières.

Plusieurs voyageurs canadiens - dont des enfants - ont vécu des désagréments aux aéroports à cause de telles erreurs d'identité - leur nom était semblable à celui d'une personne interdite de vol.