Certains déménagent en auto, en métro, voire à vélo. Benoit Gendreau-Berthiaume et Magali Moffatt, eux, ont décidé de rentrer à Montréal d'Edmonton en canot, avec leur fils Mali, 5 ans, à bord.

Quand on déménage, on espère généralement que cela se règle le plus vite possible. Pour cette petite famille aventurière de Montréal, c'est plutôt contraire. Après avoir résidé pendant près de cinq ans à Edmonton, elle a décidé de rentrer «à la maison» en pagayant depuis l'Alberta, au gré des lacs et rivières; un périple de 5000 km et de quatre mois, au bas mot.

Inspirée par l'odyssée transatlantique de Mylène Paquette, Magali, instructrice d'escalade, lance l'idée, un peu à la blague. Une boutade qui ne tombera pas à l'eau.

«On a fait des recherches et on constaté qu'il était possible de rejoindre Montréal depuis Edmonton en canot», évoque Benoit, kayakiste d'expérience.

Les tout premiers coups de pagaie seront finalement donnés début mai. Au programme, entre 8 et 10 heures passées quotidiennement sur l'eau, sans compter une série de portages inévitables.

Coups de pouce et coups de vent

Bilan, un mois après le départ: tout avance comme prévu, en dépit de quelques désagréments.

«J'ai les mains tellement fatiguées, j'ai l'impression d'avoir des mains de bûcheron!», plaisante Benoit, joint au cours d'une pause-dîner au beau milieu d'un réseau de canaux labyrinthique de la Saskatchewan. «Il fait un peu froid, entre -1 et -2 °C la nuit, mais on sait que l'on s'en va vers des températures plus chaudes.»

Heureusement, leur parcours est ponctué de petits coups de pouce, humains comme naturels. Par exemple, un rameur d'expérience de la Saskatchewan leur a confié que des pagaies plus légères sont mieux adaptées aux longues distances; par chance, c'était le cas de leurs pagaies de secours, aussitôt adoptées.

Dame Nature, elle, souffle non des conseils, mais un vent parfois salvateur, permettant à l'embarcation de dériver seule ou de sortir une voile, et au couple de reprendre des forces.

«Nous avons pris un petit peu de retard, mais on ne s'en fait pas avec ça. On devrait arriver vers la mi-septembre à Montréal», calcule Benoit.

Ce déménagement au long cours se veut aussi pédagogique. «Nous voulons profiter de notre projet pour inspirer les jeunes à faire du plein air et également leur apprendre à mieux connaître les diverses provinces et bassins hydrographiques que nous allons traverser lors de notre voyage», écrit le couple sur son blogue.

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Équipée de systèmes de communication et d'une batterie solaire, la petite famille met régulièrement à jour son avancée sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) et sur son site internet bilingue. Une véritable série à suivre au fil de l'été!

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