L'Hotrec, l'organisation qui regroupe les hôtels, cafés et restaurants au niveau européen, s'est dite insatisfaite mercredi de la décision prise la veille par plusieurs autorités de la concurrence en Europe concernant Booking.com, estimant qu'elle était anticoncurrentielle.

«Les autorités de la concurrence française, italienne et suédoise ont accepté les engagements du géant de la réservation hôtelière en ligne en Europe, qui permettent aux hôteliers de proposer des prix inférieurs à d'autres agences de voyages en ligne, mais maintiennent les clauses de parité (jugées abusives, NDLR) qui lient les hôteliers à Booking», souligne l'organisation dans un communiqué.

«L'industrie hôtelière européenne est très mécontente de cette décision, qui gèle une situation actuelle inacceptable et consiste pour Booking à priver les hôteliers de leur liberté d'entreprendre», poursuit-elle dans ce communiqué diffusé en anglais.

«L'Hotrec et ses membres sont déçus par la décision des autorités de la concurrence qui est de notre point de vue anticoncurrentiel», a déclaré Christian de Barrin, président de l'Hotrec, cité dans le communiqué. Il conteste notamment le fait que les hôteliers ne pourront toujours pas proposer sur leurs propres sites internet des prix inférieurs  à ceux qui seront affichés sur le site Booking.com.

«L'industrie hôtelière va maintenant regarder quelles mesures peuvent être prises pour restaurer une totale liberté d'entreprendre pour les hôtels en Europe et faire ainsi profiter les consommateurs des bénéfices d'une réelle concurrence sur le marché de la réservation hôtelière», a ajouté Christian de Barrin.

La décision présentée mardi par l'Autorité de la concurrence en France oblige Booking.com à renoncer à la majeure partie des clauses tarifaires et de disponibilité qu'il imposait aux professionnels.

Elle s'appuie sur de nouveaux engagements du géant de la réservation en ligne, qui s'appliqueront en France, en Italie et en Suède et ont vocation à être étendus à toute l'Europe.

Booking.com n'empêchera ainsi plus les hôteliers qui souhaitent utiliser ses services de pouvoir proposer sur d'autres plates-formes de réservations ou directement sur place, par téléphone ou par courriel des tarifs inférieurs à ceux qui figurent sur son site.

Jusqu'ici, ces tarifs inférieurs étaient interdits dans les contrats que Booking imposait aux hôteliers. Ce qui constituait une clause abusive aux yeux des professionnels.

Mais les hôtels ne pourront toujours pas afficher sur leur propre site internet des tarifs inférieurs à ceux de Booking, sauf pour les titulaires de leur carte de fidélité.