Air Canada songe à éliminer sa liaison Montréal-Toronto que le transporteur offrait depuis quatre ans via l'aéroport Billy-Bishop, au centre-ville de la métropole canadienne.

Le plus important transporteur aérien canadien, qui tente de réduire ses coûts d'exploitation, estime que malgré une hausse de son trafic via l'aéroport Bishop l'an dernier, il doit réévaluer la viabilité d'offrir ses 15 vols aller-retour Montréal-Toronto chaque jour.

Air Canada se plaint depuis longtemps du nombre limité de vols qu'elle peut offrir à ce petit aéroport de la métropole canadienne - sa plaque tournante à Toronto est l'aéroport international Pearson, situé un peu plus loin, à Mississauga.

Air Canada a refusé mercredi d'expliquer ce qui a motivé sa réflexion, ou de préciser à quel moment elle pourrait mettre fin à ses vols régionaux à l'aéroport Billy-Bishop.

L'Administration portuaire de Toronto, qui exploite le petit aéroport situé sur une île en face du centre-ville, s'est dite surprise des réflexions d'Air Canada quant à son avenir. La vice-présidente aux communications et aux affaires publiques, Deborah Wilson, a indiqué qu'Air Canada n'avait pas eu de discussions avec l'Administration portuaire à ce sujet.

L'analyste David Tyerman, de la firme Canaccord Genuity, suggère que malgré une demande accrue l'an dernier, Air Canada est peut-être insatisfaite des revenus tirés de cette desserte, assurée par Sky Regional Airlines. Sans possibilité de correspondances directes à Bishop avec le reste de son réseau, et avec une seule desserte - Montréal - sans possibilité de croissance, Air Canada ne dispose pas de la masse critique suffisante pour être rentable, avance-t-il.

Selon M. Tyerman, Air Canada tente peut-être aussi d'accroître la pression sur l'Administration portuaire de Toronto afin d'obtenir plus de départs et d'arrivées.

Air Canada était revenue à Bishop en mai 2011 plus de cinq ans après avoir délaissé le petit aéroport urbain. Billy-Bishop est en fait la plaque tournante du concurrent Porter Airlines. Le chef de la direction de ce dernier, Robert Deluce, s'est d'ailleurs dit prêt, mercredi, à faire une demande pour obtenir les fenêtres de départs et d'arrivées qu'Air Canada pourrait abandonner.

La société de portefeuille qui est propriétaire de Porter a mis en vente le terminal l'été dernier afin de réunir les fonds nécessaires pour accroître ses activités de transport aérien proprement dites.

Par ailleurs, Porter espère obtenir le feu vert des autorités et de la Ville de Toronto afin d'utiliser des avions à réaction sur des pistes un peu allongées à Bishop. Le conseil municipal a demandé à l'Administration portuaire d'évaluer le projet, qui ne fait pas l'unanimité chez les citoyens.