Plusieurs dizaines de vols de Lufthansa étaient de nouveau annulés jeudi en raison d'un mouvement de grève des pilotes de la compagnie aérienne allemande, le onzième depuis avril, qui touche cette fois-ci uniquement les long-courriers et le fret.

Au total, plus d'une quarantaine de vols intercontinentaux, essentiellement à destination ou en provenance des États-Unis et de l'Asie, sont annulés sur les aéroports de Francfort (ouest), Munich (sud) et Düsseldorf (ouest). La liste des vols concernés est consultable sur le site internet de la compagnie www.lufthansa.com.

La filiale Germanwings et les vols courte et moyenne distance ne sont en revanche pas concernés par cette grève qui a débuté à 03h00 locales et doit s'achever à 23h59.

En ce qui concerne l'activité fret de Lufthansa Cargo, la compagnie affirme, sur son site internet, pouvoir maintenir «presque tous» ses vols, avec cependant des décalages de quelques heures pour certains.

Depuis des mois, le syndicat de pilotes Cockpit s'oppose au projet de la direction de revenir sur la possibilité actuelle des pilotes de partir en préretraite à 55 ans avec 60% de leur salaire.

La contestation a pris récemment de l'ampleur, puisque ce mouvement de grève est le deuxième de la semaine, après un arrêt de travail de 36 heures lundi et mardi, qui a conduit à l'annulation de plus d'un millier de vols.

À chaque fois, la compagnie tente de limiter l'impact des grèves en faisant voler d'autres pilotes et en prévenant en amont les passagers. Dès mercredi, le patron de Lufthansa, Carsten Spohr avait indiqué être en mesure d'assurer la moitié des vols long-courriers initialement prévus sur la journée.

Pour tenter de sortir du conflit, la direction de Lufthansa a proposé mercredi au syndicat de pilotes d'avoir recours à un arbitrage. Mais un porte-parole de Cockpit a indiqué mercredi à l'AFP que cela ne remettait pas en cause la grève de ce jeudi. Le syndicat ne s'est pas encore prononcé sur cette proposition, et n'exclut pour l'heure pas de nouvelles grèves.

Plus largement, les pilotes de la compagnie s'inquiètent aussi de la volonté de Lufthansa de se développer davantage dans le low-cost pour tenir le coup face à une concurrence accrue, une stratégie validée mercredi par le conseil de surveillance du groupe.

Lufthansa n'a pas actualisé le coût, estimé à environ 170 millions d'euros en octobre, qu'auront pour la compagnie ces grèves à répétition. Interrogée par le quotidien Bild, la fédération allemande des chambres de commerce (DIHK) a évalué à environ 25 millions d'euros par jour leur coût pour l'économie allemande en général.