Sans attendre la fermeture de l'espace aérien dans l'est de l'Ukraine, plusieurs compagnies européennes et américaines ont décidé de ne plus survoler ce pays dès l'annonce de la chute jeudi d'un avion de ligne malaisien, probablement abattu par un missile.

Les autorités de Kiev ont fermé toutes les routes aériennes survolant l'est de l'Ukraine, a annoncé jeudi soir Eurocontrol.

«Tous les plans de vol comportant ces routes sont maintenant rejetés par Eurocontrol», a indiqué le gestionnaire de l'espace aérien européen, qui précise qu'elles «resteront fermées jusqu'à nouvel ordre».

En France, le gouvernement avait demandé en début de soirée aux compagnies nationales d'«éviter d'emprunter l'espace aérien ukrainien, tant que les raisons de cette catastrophe ne seront pas éclaircies».

«Dans l'attente d'informations complémentaires, je vous demande de donner toutes instructions utiles afin d'éviter le survol, par les avions de votre compagnie, de l'ensemble du territoire ukrainien, à l'exception des vols à destination de l'aéroport de Kiev», a écrit à chacune des compagnies françaises Eric Plaisant, sous-directeur de la Sûreté et de la Défense à la Direction générale de l'aviation civile (DGAC).

Les destinataires de ce courrier, dont l'AFP a pu avoir connaissance, sont Air France, Corsair, Europe Airpost, Aigle Azur, Air Méditerranée, Transavia et XL Airways.

Air France avait indiqué plus tôt avoir «pris la décision de ne plus survoler l'est de l'Ukraine». La compagnie survolait encore cette zone, mais plus la Crimée, objet d'une interdiction depuis début avril après le rattachement à la Russie rejeté par Kiev et les Occidentaux.

En Allemagne, Lufthansa, numéro un européen du transport aérien européen, a décidé de contourner «largement l'espace aérien ukrainien à partir de maintenant», tout comme la compagnie italienne Alitalia.

La compagnie helvétique Swiss avait pour sa part renoncé à survoler l'Est ukrainien, avant même la fermeture annoncée par Eurocontrol.

Au Royaume-Uni, British Airways a expliqué que ses vols ne passaient «pas par l'espace aérien ukrainien, à l'exception d'une desserte quotidienne entre l'aéroport d'Heathrow et Kiev».

«Nous gardons ces dessertes sous surveillance, mais Kiev se trouve à des centaines de kilomètres du site de l'incident», a précisé une porte-parole à l'AFP.

La compagnie espagnole Iberia a dit n'avoir aucun vol qui traversait l'espace aérien ukrainien, tout comme la Scandinave SAS qui passe par la Sibérie pour aller en Asie.

La Finlandaise Finnair a indiqué qu'elle ne survolait plus l'Ukraine depuis avril et la Norvégienne Air Shuttle a annulé tous ses vols vers l'Ukraine ou au-dessus de ce pays «jusqu'à ce que la situation soit clarifiée».

L'espace aérien ukrainien ne faisait pas l'objet d'interdiction de vol jusqu'à maintenant.

Seule la Crimée faisait l'objet d'une telle interdiction, imposée à la fois par l'Européenne Eurocontrol et par l'administration fédérale américaine de l'aviation (FAA).

La FAA avait interdit ce survol aux appareils et aux pilotes américains en raison d'«inquiétudes pour la sécurité nationale». La mesure ne concernait pas la zone à l'est de l'Ukraine où l'avion s'est écrasé.

La FAA a appelé jeudi les avions commerciaux américains à éviter l'espace aérien au-dessus de l'est de l'Ukraine, suite au crash d'un avion malaisien dans cette région.

La FAA a lancé cet appel «en raison des événements récents et de potentielles nouvelles activités dangereuses». Il concerne notamment les zones de Simferopol (Crimée) et Dniepropetrovsk.

L'avion de Malaysia Airlines, un Boeing 777 parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur avec 295 personnes à son bord, a disparu des radars à 10 000 mètres d'altitude et s'est écrasé près de la ville de Chakhtarsk, non loin de la frontière russe.