Le gouvernement vénézuélien a annoncé mardi qu'il mettait un terme à sa collaboration commerciale avec la compagnie Air Canada après que cette dernière a suspendu ses vols vers Caracas lundi pour raisons de «sécurité».

«Nous mettons un terme à cette relation commerciale avec Air Canada jusqu'à ce que le président Nicolas Maduro en décide autrement», a annoncé devant la presse le ministre des Transports maritimes et aériens Herbert Garcia, expliquant que la compagnie avait suspendu ses vols «sans consulter» Caracas.

La veille, Air Canada annonçait sur son site internet la suspension de ses vols vers le Venezuela pour raisons de «sécurité», alors que le pays est secoué par un mouvement de manifestations antigouvernementales qui a déjà fait 29 morts et plus de 400 blessés.

Cette décision a pris les autorités vénézuéliennes par «surprise», a affirmé le ministre, soulignant que l'impact des manifestations sur les vols était inexistant.

Au moins 11 des 26 compagnies aériennes internationales opérant au Venezuela ont réduit la fréquence de leurs vols ou la taille des avions desservant le pays, selon une enquête publiée lundi par le quotidien local Ultimas Noticias.

Ces compagnies réclament des impayés du gouvernement vénézuélien, qui selon l'Association internationale du transport aérien (IATA) accuse un total de 3,7 milliards de dollars de dettes auprès des acteurs du trafic aérien.

Au Venezuela, où un sévère contrôle des changes est en vigueur depuis 2003, les compagnies facturent leurs billets en bolivars (monnaie nationale non convertible à l'étranger), que l'État leur échange ensuite en dollars. Mais, selon l'IATA, Caracas a cessé d'alimenter les compagnies en devises depuis octobre 2013.

La semaine dernière, Tony Tyler, directeur général de l'IATA a prévenu que les compagnies «ne pourront poursuivre indéfiniment leurs opérations (au Venezuela) si elles ne sont pas payées».

En réponse, le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé que les compagnies aériennes qui cesseront leurs activités au Venezuela ne pourront plus y revenir tant que les «chavistes» seront au pouvoir. Il a également annoncé qu'il prendrait des «mesures sévères» contre les compagnies qui réduiront leurs activités.

Après une réunion avec 21 des 26 compagnies étrangères mardi, M. Garcia a assuré que «ce n'est pas la question des paiements qui affecte la fréquence des vols», mais davantage des questions liées aux taux de remplissage et à la demande.