Le syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA, premier syndicat) appelle les aiguilleurs du ciel à cinq jours de grève, du 27 au 31 janvier, pour protester contre un projet européen de réduction des coûts du trafic aérien, a-t-il confirmé mardi.

Après une réunion lundi au ministère des Transports qu'il a jugé «infructueuse», le syndicat a déposé mardi un préavis de grève courant du 27 janvier au matin jusqu'au soir du 31 janvier, a indiqué à l'AFP Roger Rousseau, secrétaire national du SNCTA.

Le syndicat s'attend à un mouvement «très suivi», dans les tours de contrôle des aéroports et les 5 centres régionaux de contrôle.

En cas de grève, en plus des mesures de service minimum, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) demande en général aux compagnies de réduire les vols pour limiter retards et annulations. D'éventuelles mesures de ce type n'étaient pas encore connues mardi à la mi-journée.

Les 29 et 30 janvier qui coïncident avec des appels européens devraient être les journées les plus perturbées.

«Nous serons rejoints le 29 janvier par nos collègues allemands, espagnols, portugais et italiens», a précisé M. Rousseau.

L'USAC-CGT, second syndicat chez les contrôleurs, mais premier syndicat de la DGAC tous corps confondus, invite de son côté les contrôleurs à débrayer le 30 janvier à l'appel d'une autre organisation européenne.

«Notre but n'est pas de mettre la pagaille, mais de montrer au gouvernement notre inquiétude et lui demander des garanties sur le financement de nos moyens de contrôle jusqu'en 2019», affirme M. Rousseau.

Selon lui, les objectifs européens de réduction des coûts entre 2015 et 2019 «vont mener en France à une situation catastrophique».

Bruxelles vise, selon le SNCTA, «une baisse des coûts du contrôle aérien de 4% par an entre 2015 et 2019, soit 20% en quatre ans».

Le syndicat réclame au contraire une augmentation «de 8 à 10% de la redevance» versée pour chaque vol par les compagnies à la DGAC, afin de «financer des investissements de modernisation» et «nous désendetter». «On a en France un retard d'investissement de 10 ans. Si on baisse notre financement, nous ne serons pas en mesure de répondre à l'augmentation du trafic», et «l'augmentation des temps de correspondance» qui pourrait en résulter, risque de dissuader les passagers de transiter vers les hubs (plateformes de correspondance) français et «pénalisera Air France», affirme-t-il.