Les vols affichaient des retards parfois importants dans certains aéroports américains lundi, en raison des coupes budgétaires automatiques entrées en vigueur dans le pays qui ont contraint l'autorité fédérale de l'aviation (FAA) à mettre en congés des salariés.

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«En conséquence de mises en congés sans solde de salariés dues aux coupes budgétaires, la FAA met en oeuvre des mesures de gestion du trafic dans les aéroports» et «les voyageurs peuvent s'attendre à des retards d'ampleur très variable qui vont changer au fil de la journée», a indiqué l'agence dans un communiqué.

«Les contrôleurs (aériens) vont espacer davantage les avions afin de pouvoir gérer le trafic avec les effectifs actuels, ce qui va entraîner des délais dans des aéroports, notamment celui de La Guardia à New York», précise la FAA.

L'aéroport new-yorkais affichait en matinée des retards au décollage allant d'une heure à une heure et quart. En début d'après-midi, ils avaient été réduits à une durée d'entre 30 et 44 minutes, selon le site internet de surveillance du trafic de l'agence.

Des retards allant jusqu'à environ une demi-heure étaient également constatés à l'autre aéroport new-yorkais (JFK) ainsi qu'à celui de Newark dans l'État voisin du New-Jersey.

Ils atteignaient une heure à une heure et quart à l'aéroport de Baltimore-Washington International, dans le Maryland.

Une source sectorielle a même évoqué des retards atteignant trois heures en moyenne la veille au soir à Los Angeles.

La FAA dit pour sa part avoir eu dimanche «environ 400 retards enregistrés imputables à des réductions d'effectifs liés aux mises en congés sans solde».

Comme d'autres administrations fédérales américaines, la FAA est confrontée à des coupes dans son budget destinées à réduire le déficit public.

Elle a donc décidé d'imposer jusqu'à 11 jours de chômage partiel, répartis d'ici fin septembre, à ses salariés, notamment chez les contrôleurs aériens. Ces mises en congés sans solde ont commencé dimanche.

Pour assurer la sécurité des vols malgré un personnel moins nombreux, les avions sont retenus plus longtemps au sol, ou les intervalles entre les décollages et les atterrissages sont augmentés, ce qui explique les retards.

L'association GBTA, qui représente le secteur du tourisme d'affaires, s'est dite lundi «alarmée par la liste des aéroports (potentiellement concernés) et les retards attendus», dans une lettre ouverte à la FAA.

«Nous ne constatons pas un impact important sur nos opérations pour l'instant mais nous subissons des retards dans des zones où la météo est bonne, ce qui ne devrait pas être le cas», a relevé de son côté une porte-parole de l'association des principales compagnies aériennes américaines, Airlines for America.

Cette dernière avait déposé vendredi une plainte conjointe avec les associations de compagnies régionales RAA et de pilotes ALPA pour faire annuler les réductions d'effectifs prévues par la FAA, estimant qu'elles risquaient de causer «des retards allant jusqu'à 4 heures dans des aéroports majeurs» et de toucher «jusqu'à 6700 vols par jour et un passager sur trois».

American Airlines avait invoqué «les coupes budgétaires et les programmes de rétention au sol» pour conseiller dès ce week-end à ses clients de vérifier le statut de leur vol avant de partir pour l'aéroport.