Le trafic aérien était perturbé pour la troisième journée consécutive, mercredi en France, en raison de la grève lancée à l'appel de plusieurs syndicats qui dénoncent une proposition de loi visant à encadrer les conflits sociaux dans les compagnies aériennes. Le mouvement, entamé lundi, doit se terminer jeudi soir.

Selon la direction d'Air France, mercredi, le trafic était conforme au programme de la compagnie annoncé la veille dans la soirée, soit 60 pour cent des vols long-courriers et 70 pour cent des vols courts et moyen-courriers assurés.

De son côté, la direction d'Aéroports de Paris précisait que quatre vols supplémentaires à Roissy et deux à Orly avaient été annulés «à chaud» mercredi matin.

Air France précisait dans un communiqué que «la situation reste calme en aéroports, une large majorité des passagers ayant pu bénéficier d'une solution de voyage alternative» sur un autre vol.

Par ailleurs, «le nombre d'annulations «à chaud», c'est-à-dire à la dernière minute, reste très limité», avec «aucun vol long-courrier» annulé mercredi matin tandis que «sur le réseau moyen-courrier, les annulations «à chaud» ont concerné en matinée cinq pour cent des vols».

Adopté le 25 janvier par l'Assemblée nationale, le texte prévoit notamment une déclaration préalable des grévistes 48 heures avant l'arrêt et une prévision de trafic pour les usagers, au plus tard 24 heures avant le début de la grève, comme à la SNCF ou à la RATP depuis 2008. Il doit être examiné au Sénat à partir du 15 février.

«Avec cette loi, dans les petites entreprises du transport aérien où le dialogue social n'est pas forcément très développé, où les syndicats sont moins représentés que dans une compagnie comme Air France, les directions n'iront pas négocier avec les syndicats tant qu'elles n'auront pas pris la température de leurs salariés. Le but du gouvernement, c'est de casser les grèves dans toutes les petites entreprises», a déclaré à l'Associated Press Philippe Vivier, vice-président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL).

Dans un communiqué diffusé mercredi, l'intersyndicale du transport aérien estime que «malgré des taux d'annulation de vols supérieurs à 50 pour cent, le calme règne dans les aérogares», et qu'«aucun trouble à l'ordre public n'est constaté».

Et pour l'intersyndicale, «preuve est faite que cette loi est absolument inutile et que les salariés du transport aérien n'ont aucun besoin de se déclarer individuellement grévistes 48 heures avant un mouvement pour que l'information aux passagers soit faite».

«En conséquence», l'intersyndicale «réaffirme sa farouche opposition à cette proposition de loi et demande aux Sénateurs de rejeter en bloc ce texte lors de son examen en séance publique le 15 février».

Selon le SNPL, un rendez-vous est prévu vendredi matin entre les syndicats et le ministère des Transports.

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