La Commission européenne a adopté des règles autorisant et encadrant l'utilisation des scanneurs corporels, rebaptisés «scanneurs de sécurité», dans les aéroports européens, en promettant que la santé et la vie privée des passagers seraient garanties.

Le débat sur ces scanneurs refait régulièrement surface depuis les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis.

Plusieurs pays européens, dont les Pays-Bas et le Royaume-Uni, ont développé l'utilisation de ces scanneurs qui permettent de voir à travers les vêtements après que le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab a tenté de faire exploser le jour de Noël 2009 un avion de ligne américain en provenance d'Amsterdam qui s'apprêtait à atterrir à Detroit (nord des États-Unis).

L'homme avait caché le long de sa cuisse de la poudre explosive qui n'avait pas été décelée par les détecteurs de métaux.

Jusqu'à présent, le recours de ces «scanneurs de sécurité» se faisait dans le cadre d'un «patchwork» de procédures nationales, a souligné la Commission européenne.

Sans être une «panacée», ils permettent de «renforcer la sécurité des passagers», a estimé le commissaire aux Transports, Siim Kallas.

Le Parlement européen s'est prononcé début juillet pour une utilisation très encadrée de ces scanneurs et a réclamé l'interdiction de l'emploi d'appareils à rayons-X. Les députés européens ont appelé les gouvernements européens à se doter de la technologie adéquate avant fin avril 2013, date à laquelle l'interdiction de transporter des liquides dans les avions doit être levée.

Les règles adoptées lundi par Bruxelles, qui entreront en vigueur début décembre, n'obligent pas les États membres à recourir aux scanneurs corporels, mais s'ils décident de le faire, ils devront respecter un cadre strict.

Afin d'assurer le respect de la vie privée, les scanneurs ne pourront pas «enregistrer, conserver, copier ou imprimer» les images. Le personnel de sécurité analysant ces images devra en outre se trouver dans une pièce séparée et ne pourra pas «faire de lien» avec les passagers, a également indiqué la Commission.

En outre, les passagers pourront refuser d'être scannés et pourront demander à être contrôlés par des méthodes alternatives, selon Bruxelles.

Enfin, pour des questions de santé, l'emploi d'appareils à rayons-X ne sera pas autorisé, ainsi que l'avait souhaité le Parlement européen.