Au cinquième et dernier jour de la grève des hôtesses et agents de bord d'Air France contre des réductions d'effectifs, le trafic était quasiment normal mercredi, la direction affirmant pouvoir assurer 92% de ses vols et prévoyant un retour à la normale jeudi.

Pour mercredi, Air France «prévoit d'assurer 92% de ses vols, dont 100% de ses vols long-courriers». La compagnie affiche cependant sur son site internet une douzaine de vols reportés au 3 novembre à 01h45 au départ de Paris vers Hong-Kong, Buenos Aires, Singapour ou bien Rio de Janeiro.

Au cours de la journée de mardi, jour des retours du pont de la Toussaint, 91% des vols ont été assurés, selon la direction qui a affirmé «qu'aucun vol n'avait été annulé en dernière minute, ni à Charles-de-Gaulle, ni à Orly» en raison d'un manque de PNC (personnel navigant commercial).

La grève a été lancée le 29 octobre par la plupart des syndicats des quelque 15 000 hôtesses et agents de bord d'Air France, sous l'égide de l'Unsa et du SNPNC-FO (plus de 40% des voix à eux deux aux élections professionnelles de mars dernier).

La composition des équipages, que la compagnie veut réduire sur certains vols, est au coeur du contentieux. Les syndicats estiment que la direction demande aux hôtesses et agents de bord d'offrir la même qualité de service et de sécurité avec moins de personnel à bord.

La CGT (10%) et SUD (6%) se sont joints au mouvement, de même que la CFDT (4%) et la CFTC (8%) qui, lundi, ont décidé de sortir du conflit après avoir obtenu des assurances sur l'emploi. L'Unac (CFE-CGC), principal syndicat des PNC (28%) ne s'y est pas associé.

Pour atténuer les effets de la grève, la direction a fait appel à des compagnies partenaires et filiales, limité le nombre de passagers dans les avions sur la base d'un PNC pour 50 passagers, et mis à contribution 200 de ses cadres.

Pour le responsable de l'Unsa, Stéphane Chausson, faire partir en équipage réduit a permis à Air France «d'assurer un certain nombre de vols, mais avec un coût important».

Si cette grève «n'a pas eu l'impact négatif qu'elle aurait pu avoir, en termes financiers elle en aura un, parce que la direction a affrété des vols, parce que des compositions d'équipage réduites, cela veut dire qu'on paye plus les PNC qui partent», a-t-il dit à l'AFP.

Selon lui, la direction d'Air France «a fait le pari de l'image (...), mais c'est un échec du dialogue social qui coûte quelques millions d'euros alors qu'on est en pleine crise et, en interne, les dégâts vont être très importants».

Le syndicaliste a rappelé qu'Air France venait de replonger dans le rouge avec une perte de 200 millions d'euros.

Le groupe Air France/KLM traverse une période difficile avec de mauvais résultats financiers, dus à la concurrence accrue des compagnies à bas prix et celles du Golfe, ainsi qu'à une compétitivité moindre que ses rivales européennes British Airways et Lufthansa.

De son côté, Fatiha Aggoune-Scheider, présidente du SNPNC-FO, a estimé que faire la grève était «toujours un échec du dialogue social». Pour elle, «les syndicats à Air France ne sont pas les partenaires de l'entreprise comme chez KLM par exemple, où il existe un vrai dialogue social».

«Chez eux, quand le comité d'entreprise est contre un projet, celui-ci est abandonné», a-t-elle insisté.

Selon les deux syndicalistes, le taux de grévistes était ces derniers jours autour de 45%.

La grève se termine mercredi à minuit.