La compagnie aérienne allemande Lufthansa, numéro un européenne, a annoncé lundi qu'elle allait opérer une ligne régulière entre deux villes allemandes au biocarburant à compter d'avril prochain.

Un Airbus A321 de Lufthansa fera la navette quatre fois par jour entre Hambourg (nord) et Francfort (ouest), et l'un de ses réacteurs sera alimenté pour 50% par du carburant biosynthétique à base d'huiles végétales, a indiqué le groupe. L'opération est prévue pour une durée de six mois.

Plusieurs compagnies aériennes ont déjà effectué des vols test avec des biocarburants, par exemple Air Japan et Air New Zealand. Lufthansa se targue d'être la première à passer à une utilisation régulière dans son plan de vol.

Le coût du projet est évalué à 6,6 millions d'euros, dont un soutien financier du gouvernement de 2,5 millions d'euros. Le carburant, qui sera fourni à Lufthansa par une société finlandaise, est «entre trois et cinq fois plus cher que le kérosène» selon Joachim Buse, coordinateur du projet au sein de la compagnie.

Sur la période, l'expérience permettra d'économiser 1.500 tonnes de dioxyde de carbone par rapport à une utilisation intégrale de kérosène, a précisé M. Buse lors d'une conférence de presse.

La compagnie a pour objectif d'alimenter à l'horizon 2020 tous ses vols avec du biocarburant, à hauteur de 5% à 10%. «Mais cela dépendra de l'évolution du marché et de la disponibilité» des carburants en question, dont la production n'a pas encore atteint des proportions de masse.

M. Buse a pris soin de préciser que les biocarburants qui seront utilisés par Lufthansa ne seraient pas en concurrence avec des cultures alimentaires. A l'huile de palme, qui représente pour le moment l'essentiel du carburant produit par son partenaire finlandais, doit être substituée d'ici avril de l'huile de jatropha.



Les biocarburants sont accusés par leurs détracteurs d'empiéter sur les cultures destinées à l'alimentation, ce qui aggraverait les problèmes de faim dans certaines régions du monde.