Combien coûtera un voyage à Amsterdam, à Singapour ou à New York? Plusieurs organismes publient périodiquement des études sur les tarifs hôteliers moyens dans les principales villes du monde. Mais, outre se loger, il faut aussi se nourrir, se transporter et, même, se distraire. Plusieurs indices émanant de diverses sources permettent d'évaluer les coûts d'un voyage.

Le Hogg Robinson Group (HRG), une des plus grandes agences spécialisées dans les voyages d'affaires de la planète, a récemment publié les résultats de son étude annuelle portant sur les tarifs hôteliers partout dans le monde. Moscou se classe comme la ville la plus onéreuse avec un tarif unitaire moyen de 440$US la chambre. Cela, même si comme dans toutes les grandes et petites métropoles, les prix des hôtels moscovites ont baissé (de 5%, en l'occurrence) à cause de la crise économique.

 

Abou Dhabi se classe en deuxième position, immédiatement suivie par New York et Paris.

Au début de l'automne, une autre grande organisation, Hotels.com (filiale d'Expedia), a également publié son classement des tarifs hôteliers moyens dans le monde: The Hotel Price Index (HPI). Cet dernier indice HPI portait sur les six premiers mois de 2009. Ici, Abu Dhabi détrône Moscou, avec un tarif moyen par chambre de 272$US contre 262$ pour la capitale russe, «reléguée» au deuxième rang devant Genève et New York.

Entre les deux études, il y a autant de similarités que de différences. Ainsi, Paris, qui se classe au quatrième rang des villes les plus chères au classement HRG, n'occupe que le 16e rang à l'indice HPI. Les disparités sont également flagrantes en ce qui concerne les baisses de prix enregistrées l'an dernier. Selon l'étude HRG, les tarifs hôteliers auraient chuté de 21%, à Dubaï, alors que le classement HPI ne fait état que d'un recul de 4% dans cet émirat. On pourrait multiplier les exemples à l'envi.

Il est normal que des disparités existent entre les deux classements, dans la mesure où une agence d'affaires comme HRG, qui se base sur les prix payés par ses clients, évalue surtout les tarifs des hôtels fréquentés par les gens d'affaires, tandis que le gros de la clientèle d'Hotels.com, société soeur de la grande agence en ligne Expedia, est surtout constitué de touristes. Les premiers fréquentent plutôt des établissements haut de gamme (quatre et cinq étoiles, moins souvent trois étoiles), alors que les touristes choisissent majoritairement des propriétés de milieu de gamme (deux et trois étoiles). Cela explique, notamment, qu'une ville comme Venise, qui n'est certainement pas une grande place d'affaires, arrive en cinquième position à l'indice HPI, alors qu'elle brille par son absence au classement HRG.

Cela dit, aucune des deux études ne tient compte du coût de la vie sur place. Pour cela, il faut consulter les enquêtes que publient périodiquement des organismes comme l'Union des Banques Suisses (UBS) ou encore Mercer Consulting, cabinet new-yorkais spécialisé en ressources humaines. Ces deux organismes s'intéressent à ce qu'il en coûtera pour vivre aux expatriés affectés à l'étranger par leur entreprise.

Selon Mercer, les villes les plus chères du monde sont, dans l'ordre, Tokyo, Osaka, Moscou, Genève et Hong-Kong. Selon UBS, ce sont Oslo, Copenhague, Zurich et Genève. Tokyo ne se classe qu'au cinquième rang (et Montréal au 32e, derrière Vancouver et Toronto).

Des disparités flagrantes

Les disparités sont également flagrantes. Ainsi, Tel-Aviv est définie par Mercer comme la ville du Moyen-Orient où le coût de la vie à l'occidentale est le plus élevé, devant Dubaï et Abou Dhabi. Pour sa part, UBS classe la métropole israélienne au 33e rang, juste derrière Montréal. On peut justifier les écarts par le fait qu'UBS tempère son classement en tenant compte du rapport prix à la consommation/salaires locaux. Il n'en reste pas moins que certaines disparités sont difficilement justifiables. Ainsi, Paris arrive au neuvième rang des villes les plus chères pour l'Union des Banques Suisses, alors qu'elle ne figure même pas sur la liste des cités européennes les plus onéreuses que dresse Mercer.

L'indice Big Mac, proposé par le magazine britannique The Economist en 1986, vient étayer les conclusions de l'étude UBS selon lesquelles les villes scandinaves sont horriblement chères. C'est en Norvège que le hamburger de McDonald's coûte le plus cher (7,88$US, en 2008, contre 4,08$ au Canada et 3,57$ aux États-Unis). Suivent, dans l'ordre: la Suède, la Suisse, l'Islande (c'était juste avant que la crise économique n'éprouve durement ce pays) et le Danemark. Au Japon, pays réputé particulièrement onéreux, le Big Mac ne coûtait que 2,34$, ce qui valait à l'empire du Soleil-Levant une bien raisonnable 15e place. Pourtant, Mercer définit Tokyo comme la ville la plus chère du monde.

Et bien, selon ce classement, le Japon se classe parmi les pays les moins chers du monde (au neuvième rang), du moins en ce qui concerne les biens et services quotidiennement consommés par des touristes.

Qui a tort, qui a raison? Ce sont des indices, justement. Pas des indicateurs absolus.

Pour trouver les classements dont il est question dans cet article:

www.hrgworldwide.com

(voir dans Media Centre)

www.ubs.com/research

www.mercer.com/costofliving

https://www.hotels.com/press/hotel-price-index.html

 

TARIF MOYEN PAR CHAMBRE EN 2009

ÉTUDEHRG

Ville/Tarif/Évolution depuis 2008

1. Moscou 440$ (-5%)

2. Abou Dhabi 350$ (-1%)

3. New York 319$ (-23%)

4. Paris 308$ (-11%)

5. Manama (Bahreïn) 297$ (-6%)

Les 10 pays les moins chers selon les Postes britanniques

1. Hongrie (57$)*

2. Thaïlande (65$)

3. Bulgarie (66$)

4. Espagne (76$)

5. Indonésie (83$)

6. République tchèque (84$)

7. Kenya (85$)

8. Malaisie (88$)

9. Japon (99$)

10. Égypte (103$)

* Les prix indiquent le coût d'un panier de huit produits que consomment quotidiennement les touristes: repas, consommations, taxi