Un Français établi au Canada est sur le point d'être expulsé car les services frontaliers américains ont saisi son passeport, qu'ils jugent suspect, a-t-on appris vendredi auprès de l'intéressé et du consulat français qui dénonce une «situation absurde».

Guillaume Carabin, un graphiste de 30 ans installé à Vancouver depuis août dernier avec un permis canadien «vacances-travail» en bonne et due forme, a passé trois jours en prison avant d'apprendre qu'il allait être obligé par le Canada à rentrer en France.La raison de cette mesure : s'être fait confisquer son passeport à la frontière américaine, parce que «le film sur la photo était un peu décollé», a affirmé le jeune homme à l'AFP.

Il attend maintenant son passeport pour être renvoyé en France par les services canadiens qui lui ont fait signer un avis d'exclusion d'un an.

L'incident remonte au 17 décembre. Alors que M. Carabin se dirigeait vers les Etats-Unis pour des vacances, son passeport lui a été retiré par les autorités américaines à la frontière.

«On m'a dit que le film recouvrant la photo était un peu décollé. Avant cela, j'étais entré trois fois aux Etats-Unis avec ce passeport et je n'avais jamais eu de problèmes», a-t-il raconté.

Reconduit à la frontière canadienne, sans son passeport, il est arrêté par des agents canadiens, placé en détention pendant trois jours avant d'être retenu encore une journée au centre des immigrants de l'aéroport de Vancouver.

Selon son avocat David Thomas, la seule «mesure logique» qui aurait dû éventuellement être prise aurait été de lui refuser l'entrée aux Etats-Unis.

Informé du cas de M. Carabin, le consulat de France à Vancouver parle d'une «situation absurde» et «d'une erreur manifeste puisque M. Carabin était en séjour régulier au Canada et que son passeport, après vérifications faites par nos services, était authentique».

Interrogés, les services canadiens des frontières ont refusé de commenter l'affaire, affirmant dans un courriel à l'AFP avoir agi dans le cadre de leurs procédures réglementaires, permettant notamment d'arrêter des étrangers si un doute pèse sur leur identité.