Après des années et des années de dispute, une entente est finalement intervenue récemment entre les adeptes de la motoneige et la direction du parc national des Monts-Valin pour exclure les motoneigistes de ce territoire protégé.

En échange de leur départ du parc des Monts-Valin, le ministère de l'Environnement aménagera, à ses frais, un nouveau sentier de motoneige dans le massif des monts Valin, le «sentier des Sommets», qui donnera accès à cinq pics allant de 770 m à 920 m offrant des vues spectaculaires sur la région.

 

«Le miracle s'est produit!» s'exclame François Guillot, directeur du parc national des Monts-Valin, en réaction à cette entente. Les deux parties campaient sur leurs positions depuis tellement d'années qu'un consensus semblait totalement improbable.

Depuis la création du parc national des Monts-Valin, en 1996, la question de l'interdiction de la motoneige dans ce territoire fait les manchettes au Saguenay-Lac-Saint-Jean et même dans les quotidiens de Montréal. En raison de droits acquis, les motoneigistes continuaient d'avoir accès au territoire et au point de vue du pic de la Hutte, bien que la Loi sur les parcs interdise leur présence. Les écologistes étaient en furie.

«Avec la forte augmentation en popularité du parc, la cohabitation entre raquetteurs et motoneigistes n'était plus possible», soutient M. Guillot. Pour entreprendre la phase II de son plan de développement, qui traverse le territoire du nord au sud sur une vingtaine de kilomètres, il posait comme condition de bannir la motoneige.

Un comité réunissant la SEPAQ, la MRC du Fjord-du-Saguenay, les municipalités concernées et le club de motoneige des Caribous-conscrits a été créé en décembre 2007 afin de dénouer l'impasse. On a alors décidé de travailler sur un plan de développement du massif des monts Valin, une région naturelle couvrant 7000 km2 au nord du Saguenay, dont le parc national des Monts-Valin ne protège qu'une minuscule partie (154 km2 pour être précis).

«Une étude a permis de réaliser qu'il existait une trentaine de pics de plus de 900 mètres dans les monts Valin. Une petite équipe a survolé les plus intéressants en hélicoptère et c'est là qu'est venue l'idée du sentier des Sommets», raconte M. Guillot.

Ce nouveau sentier permettra aux motoneigistes de parcourir une grande partie du territoire des monts Valin via une série de sommets offrant des points de vue spectaculaires et variés. Pour la création de 28 km de sentiers supplémentaires (des embranchements donnant accès aux divers sommets sur des sentiers existants), le ministère de l'Environnement investira 350 000$, incluant la construction de belvédères.

Sylvain Couture, propriétaire de l'hôtel Le Montagnais, le plus important complexe hôtelier de Saguenay avec 300 chambres, était un vif opposant au bannissement de la motoneige dans le parc, mais il se dit extrêmement heureux de l'entente intervenue entre les diverses parties.

«C'est un cadeau du ciel! Au lieu d'offrir un seul sommet à nos visiteurs, on pourra leur vendre une randonnée de 250 km qui mènera à cinq fabuleux pics. C'est une très bonne nouvelle pour le développement de la motoneige dans la région», dit cet hôtelier, qui vend entre 1500 à 2000 forfaits motoneige par année.

L'objectif, ambitieux, est de réaliser la totalité des travaux à l'été 2009 pour une inauguration en 2010 du sentier des Sommets. Tant que les travaux de ce nouveau sentier ne seront pas terminés, les motoneigistes auront accès au parc national des Monts-Valin, selon l'entente intervenue.

Quand la motoneige sera chose du passé, le parc national des Monts-Valin entend mettre en branle la phase II de son plan de développement, qui prévoit l'ouverture d'une auberge rustique près de la Vallée des fantômes, la principale attraction des lieux.