La multiplication des chalets, la crise économique qui point à l'horizon et la météo toujours incertaine à cette époque de réchauffement climatique font qu'il y a encore plusieurs chalets à louer pour la période du temps des Fêtes. Alors que jadis, il fallait s'y prendre des mois voire une année à l'avance pour s'assurer d'avoir une place près des pentes de ski, aujourd'hui, on peut attendre à la dernière minute pour louer un chalet.

À moins de deux mois des vacances de Noël, La Presse a sondé les entreprises qui possèdent des chalets à louer pour leur demander s'il leur restait plusieurs chalets à louer durant les Fêtes. Surprise: personne n'affichait complet. «La crise économique nous affecte, surtout en ce qui a trait aux touristes étrangers», affirme Maurice Lauzon, propriétaire de Chalets Domaine Lauzon, qui regroupe une vingtaine de chalets à louer à Saint-Faustin-Lac-Carré, près de Tremblant.

 

Nancy Hotte, copropriétaire des Chalets du lac Grenier (six chalets en tout), à Chertsey, dans Lanaudière, confirme. «Nous avons plus de chalets à louer pour Noël cette année que pour les années antérieures. Cependant, la saison s'annonce tout de même satisfaisante. Ce n'est pas catastrophique», dit-elle. C'est la semaine du jour de l'An qui s'envole le plus vite en 2008. Pour un Noël en villégiature, c'est encore possible de trouver.

Même son de cloche de la part de Nancy Demers, directrice générale des Chalets d'Émélie, une entreprise qui possède six chalets à louer à Saint-Alphonse-Rodriguez, dans Lanaudière. «C'est beaucoup plus facile de louer un chalet aujourd'hui. Au cours des dernières années, plusieurs maisons de campagne destinées principalement à la location ont été construites au Québec, ce qui a détendu le marché», note-t-elle.

À preuve, de septembre 2005 à septembre 2008, le nombre de résidences de tourisme (une catégorie qui inclut les chalets et les appartements-hôtels) détenant une attestation de classification de la Corporation de l'industrie touristique du Québec (CITQ) a augmenté de 32 % dans Lanaudière, de 16 % dans les Laurentides et de 5 % dans les Cantons-de-l'Est. Chose certaine, l'offre a passablement augmenté, peut-être un peu plus vite que la demande.

Comme lorsqu'ils voyagent dans le Sud, les clients attendent maintenant à la dernière minute pour effectuer leur réservation. «Les gens magasinent sur l'internet, comparent les prix et veulent voir ce que leur réserve Dame Nature avant de louer», dit Mme Demers. «Mais dès la première tempête de neige, le téléphone se met à sonner», ajoute Harris Desmeules, chef de la réservation à la SEPAQ.

Les chalets, des résidences de tourisme

Depuis 2002, les chalets qui sont soumis à la location doivent obtenir une attestation de la CITQ, dans la catégorie «résidence de tourisme». Les propriétaires d'une résidence secondaire qui en font la location sans accréditation agissent dans l'illégalité, sauf s'ils la louent pour des périodes de 31 jours et plus à la même personne.

Pourtant, il suffit de faire une simple recherche sur l'internet pour constater que la «Loi sur les établissements d'hébergement touristique» est loin d'être respectée à la lettre. «Souvent, ce sont des voisins qui dénoncent les propriétaires récalcitrants!» affirme Claude Cloutier, chef des communications à la CITQ.

«En louant un chalet non accrédité, les gens peuvent obtenir un meilleur prix, mais ils n'obtiennent pas le standard de qualité qu'offre une attestation CITQ», affirme Nancy Demers. Il en coûte au propriétaire d'un chalet 195 $ par année plus taxes pour obtenir cette attestation. Les résidences de tourisme sont inspectées tous les deux ans.

La CITQ est un organisme mandaté par Tourisme Québec pour évaluer les diverses formes d'hébergement au Québec en leur accordant une cote. Pour les résidences de tourisme, cette cote varie de 0 à quatre étoiles et, à partir de 2009, elle variera de 0 à cinq étoiles. Les propriétaires doivent afficher le panonceau de la CITQ indiquant leur cote à l'extérieur du chalet.