À l'occasion de la sortie en librairie du guide Escapades au Québec, qui regroupe les meilleures adresses et activités testées par nos journalistes au cours des trois dernières années, nous avons demandé à quelques-uns des auteurs de partager leur coup de coeur.

LE VRAI CHIC DE LA SEIGNEURIE DU TRITON

J'avais apporté ma valise à roulettes, ce qui faisait bien rire mes collègues de bureau. On passait un long week-end ensemble à la Seigneurie du Triton, cette pourvoirie perdue dans les forêts de la Haute-Mauricie. Churchill et Roosevelt y ont séjourné au moment où l'endroit était un chic club privé, paradis de la pêche et de la chasse. Ils y sont encore un peu, on dirait. Car le temps s'est arrêté, au Triton. Le petit bar au lodge, décoré de trophées de chasse, les fauteuils installés face au foyer, la salle à manger dans une pièce moustiquaire... Dans le pavillon principal, les petites chambres, toutes en bois doré, offrent une vue sur le lac et les conifères. C'est effectivement très chic. Authentique. Et très reposant. Ah! oui, il faut aussi le dire: une valise à roulettes, dans le gravier, ça roule mal...- Stéphanie Bérubé, La Presse, Photo Marco Campanozzi, La Presse

CHERCHER LE RORQUAL EN MINGANIE



Huit heures en mer, dans un canot pneumatique de type zodiac de 7 m de long, exposé aux vents froids de la Côte-Nord. Le programme n'est certes pas reposant, mais aucune excursion d'observation des baleines n'est aussi passionnante que celle proposée par la Station de recherche des îles Mingan. Depuis 35 ans, Richard Sears et son équipe de chercheurs sillonnent le golfe du Saint-Laurent pour étudier les rorquals. Il est possible d'accompagner les scientifiques sur l'eau, voire de participer au travail d'identification et à la prise d'échantillons. En fin de journée, on retrouve la terre ferme mieux informé, mais surtout plus émerveillé encore par ces fragiles géants des mers.

- Stéphanie Morin, La Presse, Photo Martin Leblanc, Archives La Presse

LES RIVES DU LAC SAINT-JEAN



La route par le parc semble parfois s'étirer un peu trop, mais une fois rendue, je ne regrette jamais les kilomètres parcourus pour aller au lac Saint-Jean. L'été, bien installé sur une de ses nombreuses plages, on se croirait en bord de mer, l'air salin en moins. Mais qui en a besoin quand on a des bleuets frais enrobés dans le chocolat, des kilomètres de pistes cyclables, des microbrasseries pour boire une bonne bière fraîche et des cantines de bord de route? De Pointe-Taillon à Saint-Gédéon, qu'on recherche une nuit en camping sous un ciel étoilé ou une journée sur une plage animée, le lac offre des plaisirs estivaux sans pareil. Il n'y a pas à dire, son immensité et sa beauté m'éblouissent à tout coup.

- Marie-Eve Morasse, La Presse, Photo Édouard Plante-Fréchette, La Presse

LES MAISONS DU PHARE DE L'ÎLE VERTE



À l'île Verte, le paysage est d'une beauté sauvage. Des rocs immenses, des fleurs, des cormorans qui volent à fleur d'eau... Au milieu de ce décor de carte postale s'élèvent un phare rouge et blanc et deux maisons assorties, où les touristes peuvent dormir et déguster chaque matin un délicieux petit-déjeuner. Le phare - qui figure au palmarès des 100 plus importants du monde - offre une vue fabuleuse. Les maîtres des lieux sont d'une hospitalité inoubliable. Et les neuf chambres, toutes simples et très propres, voisinent deux cuisines communes où fraterniser.

- Marie-Claude Malboeuf, La Presse, Photo Archives La Presse

DES FANTÔMES GRANDIOSES



Au sommet du pic Dubuc, après avoir parcouru 11 km en raquette parmi les fantômes de neige des monts Valin, je n'ai pas pu faire autrement que de m'exclamer: «Maudit que c'est beau, le Québec!» Au loin, la vue sur le lac Saint-Jean et une partie de la ville de Saguenay est magnifique. Mais ce sont surtout les arbres chargés d'une épaisse couche de neige glacée qui forment un spectacle majestueux. Je ne peux pas parler de cette région sans souligner l'accueil chaleureux de Lise Tremblay et de sa fille Emy Allaire à l'auberge Carcajou. En plus de leur hospitalité, j'ai été complètement séduite par la cuisine locale d'Emy et par la patinoire éclairée de flambeaux, le soir.

- Émilie Bilodeau, La Presse, Photo fournie par le Parc national des Monts-Valin

RENTRER À LA MAISON... À SAINTE-LUCE-SUR-MER





Montréalaise d'adoption depuis maintenant 15 ans, je suis née dans la région du Bas-Saint-Laurent, là où admirer le fleuve et ses couchers de soleil est une activité en soi. En fait, mes souvenirs d'enfance ont tous le Saint-Laurent comme trame de fond. La plage de Sainte-Luce, où mes oncles et mes parents m'emmenaient quand j'étais petite, en fait partie. C'est même là, dans un modeste chalet, que j'ai vécu les premiers mois de mon existence. Aujourd'hui, quand j'arrive à l'Anse-aux-Coques, que je vois les vagues déferler sur les rochers et que je prends plaisir à marcher dans le sable, j'ai comme une agréable et émouvante impression de retour aux sources.

- Nathaëlle Morissette, La Presse, Photo Édouard Plante-Fréchette, La Presse

LE SENTIER DES CAPS DE CHARLEVOIX



Il y a de ces endroits qu'on vient à aimer après les avoir détestés. Détestés parce qu'ils nous ont poussés à bout, défiés et un peu malmenés. Ma relation avec le sentier des Caps, c'est un peu ça. On s'attendait à une petite balade tranquille. On s'est retrouvés à patauger dans la poudreuse, trop fatigués pour avancer, alors que le soleil menaçait de se coucher. Mais, ça, c'était une erreur de débutant. Si vous avez la chance de découvrir ce magnifique sentier, optez pour un parcours adapté à vos capacités. Inhalez l'air du large, admirez le fleuve majestueux qui s'étend sous vos yeux et là, vous saurez l'apprécier.

- Valérie Simard, La Presse, Photo Marco Campanozzi, La Presse

VOYAGE AU PAYS DE LA GRANDE SÉDUCTION



La Basse-Côte-Nord, c'est d'abord et avant tout un sentiment. Celui d'avoir mis les pieds dans un endroit hors du temps, en prenant conscience du privilège de pouvoir admirer ces paysages et ces villages de bout du monde. Le charmant hameau de Harrington Harbour, vu dans La grande séduction, avec ses trottoirs de bois et ses maisons colorées, est bien sûr la vedette de la région, mais il est tout aussi fascinant de naviguer dans les Rigolets, cette série de fjords aux abords du village de Saint-Augustin, ou de parcourir l'incroyable tronçon de route 138 à l'ouest de Blanc-Sablon. Sans oublier, évidemment, la croisière atypique à bord du Bella-Desgagnés, navire ravitailleur tout neuf qui est l'unique moyen pour accéder à cette vaste contrée sauvage.

- Pierre-Marc Durivage, La Presse, Photo Hugo-Sébastien Aubert, Archives La Presse

VOYAGE AU BOUT DE L'HIVER



C'était l'un de ces hivers «trop». Trop long, trop froid. Trop gris. Trop. Puis, l'idée est venue d'aller voir ailleurs, loin de Montréal et sa sloche, s'il n'était pas plus joli ailleurs, justement. Ce serait la Gaspésie, puisqu'on n'y était jamais allés, justement. «Oui, mais la Gaspésie, en hiver, ce n'est pas comme en été, bien des choses sont fermées», nous a-t-on prévenus ici et là. On est partis un peu inquiets, mais on a vite compris qu'on avait bien fait, encore une fois, de choisir un chemin moins fréquenté et de prendre le temps d'aller à la rencontre des gens, à la recherche des hôteliers, restaurateurs et artisans qui nous font tomber en amour avec le Québec. Le coeur a flanché à Carleton-sur-Mer, quelque part entre une randonnée de ski de fond, une bière chez Les Naufrageurs, une assiette de poisson au Saint-Honoré et un coucher de soleil sur les eaux gelées du fleuve. Certainement le plus surprenant de mes voyages au Québec.

- Violaine Ballivy, La Presse, Photo Hugo-Sébastien Aubert, Archvies La Presse

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