Même si Henri Gault et Christian Millau s'imposèrent, au milieu des années 70, comme les théoriciens et les chantres de la nouvelle cuisine, même si ce sont eux qui ont consacré Paul Bocuse, les frères Troisgros et Alain Chapel, le guide qui porte leur nom n'a jamais bénéficié du même rayonnement que le Michelin Rouge, son grand rival. Pourtant, l'un et l'autre se valent, dans l'ensemble.

Michelin décerne des «macarons» aux restaurants, Gault&Millau leur attribue des «toques». Chez Michelin, trois macarons constituent la distinction suprême.

Gault&Millau échelonne son appréciation sur cinq niveaux et se montre plus parcimonieux lorsqu'il s'agit de couronner les stars des stars (11 restaurants ont droit à 5 toques, alors que Michelin appose 3 macarons sur 25 grandes tables).

Cette année, le Gault&Millau a pris du poids: il répertorie près de deux fois plus de restaurants et d'hôtels que l'an dernier. Soit un total de 7500 adresses, dont le tiers sont des hôtels.

Comme on mange bien, en France, mais pas nécessairement à petit prix, le G&M signale 2000 «tables à moins de 30 euros» (42$). Une brique austère, comme le Michelin, mais les gourmands qui voyagent en France s'en régaleront.