L'abbaye de Westminster ouvrira à partir du 11 juin une série de galeries fermées au public depuis 700 ans et offrant une vue spectaculaire sur la nef de l'emblématique édifice religieux londonien où sont couronnés depuis des siècles les souverains britanniques.

La vue depuis le «triforium» (galeries au-dessus des arcades), à 16 mètres du sol de l'abbaye, et en plein dans l'axe de la nef, est «la plus belle d'Europe», estimait même le poète britannique John Betjeman.

Ces galeries complètement rénovées avaient été initialement construites au XIIIe siècle pour accueillir des chapelles, qui n'ont finalement jamais vu le jour.

L'endroit avait ensuite servi de lieu de stockage, offrant également une place de choix aux équipes de télévision filmant les cérémonies royales, comme le mariage du prince William et de Kate en 2011.

Pour y accéder, les visiteurs passeront par une tour, disposant d'un ascenseur et d'un escalier de 108 marches, spécialement conçue pour l'occasion. Cette construction moderne, mais dont le style gothique respecte celui de l'abbaye, constitue le «premier développement majeur» de l'abbaye depuis 1745, a souligné le révérend John Hall, doyen des lieux, interrogé par l'AFP.

Pour parfaire l'intégration de la tour à l'édifice religieux, les constructeurs ont utilisé une partie des 30 000 fragments de verre découverts lors des travaux de rénovation du «triforium», et datant d'une période allant de 1250 à 1500.

Outre leur vue à couper le souffle, les galeries, baptisées Queen's Diamond Jubilee Galleries, accueillent un musée retraçant le rôle de l'abbaye de Westminster au cours des siècles passés.

Parmi les quelque 300 objets présentés figurent une déclaration du mariage de William et Kate, un exemplaire de la Magna Carta, texte fondateur de la démocratie et du droit constitutionnel modernes, ou encore un portrait de la reine Elizabeth II réalisé pour son jubilé de diamant en 2012.

À voir également, une effigie funéraire de la reine Elizabeth I (1558-1603). «Quand un roi ou une reine était enterrée (à l'abbaye), une effigie était créée, d'abord en bois, puis en cire, et habillée avec les propres vêtements (du défunt)», a expliqué John Hall. L'effigie était ensuite couchée sur la tombe, ou installée à ses côtés.

Figurant parmi les lieux les plus touristiques de la capitale britannique, l'abbaye de Westminster accueille plus d'un million de visiteurs étrangers par an.