(Rome) L’industrie de la croisière italienne se prépare à reprendre la mer à partir de la deuxième quinzaine d’août, espérant redorer le blason de ce secteur clé de l’économie italienne sinistré par la pandémie de COVID-19.

Lundi, le groupe MSC Croisières a annoncé qu’il reprendrait ses opérations à compter du 16 août, avec deux départs depuis la péninsule : le MSC Grandiosa le 16 depuis Gênes, et le MSC Magnifica le 29 depuis Bari.

Le groupe devient ainsi le premier croisiériste international à reprendre ses voyages en Méditerranée, un soulagement pour ce secteur d’activité « fondamental de l’économie italienne », selon le premier ministre italien Giuseppe Conte.

Cette annonce intervient trois jours après un décret gouvernemental visant à réguler les mesures face à la crise de la COVID-19 et soutenir l’économie italienne, avec notamment l’autorisation du « redémarrage des navires de croisière à partir du 15 août ».

Costa Croisières (propriété du groupe Carnival), principal concurrent de MSC Croisières et premier croisiériste italien, n’a pas encore communiqué sur le sujet.

« Après des mois de confinement […], les gens veulent évidemment de nouveau voyager », a commenté auprès de l’AFP le porte-parole de MSC, Michele Curatolo, qui assure que la compagnie a reçu « de nombreux appels » pour reprendre ses croisières.

« Nous sommes prêts, nous avons travaillé très dur », avait assuré la semaine dernière le patron de MSC Croisières Gianni Onorato, lors d’une conférence de presse de présentation des nouveaux protocoles sanitaires à bord des navires du groupe.  

MSC a suspendu jusqu’à octobre ses autres croisières dans le reste de la Méditerranée, dans les Caraïbes, en Asie et dans le nord de l’Europe.  

Costa Croisières de son côté avait dit « travailler à la planification de la reprise progressive de ses croisières ». Son site internet affiche deux départs, le 15 août de Savone, et le 16 août de Venise, qui ne sont cependant pas encore confirmés.

La Méditerranée concentre beaucoup d’attentes en raison de la relative accalmie dont bénéficiait l’Europe depuis le début de l’été en matière pandémique, avec par ailleurs la réouverture des six principaux ports grecs le 1er août.

L’Italie avait suspendu ses croisières en mars, alors que l’épidémie de nouveau coronavirus explosait dans le nord du pays. Le secteur pèse 14,5 milliards d’euros en Italie, pour environ 53 000 emplois, selon l’Association internationale des compagnies de croisières (CLIA).  

Pendant la pandémie, plusieurs navires de croisières internationaux avec des passagers contaminés à bord ou suspectés d’être infectés, s’étaient retrouvés coincés en mer un peu partout sur la planète, interdits d’accoster par les autorités locales, du Japon, en passant par la Californie ou l’Italie.

Tout le secteur avait alors été pointé du doigt comme particulièrement propice à la propagation du virus, avec ses espaces confinés et une clientèle plutôt âgée et vulnérable.

La saga tragique du Diamond Princess et de ses 4000 personnes à bord, resté en quarantaine tout le mois de février au large du Japon, avec un nombre de contaminations qui a culminé à 700, est ainsi restée dans les mémoires.

Selon l’Université John Hopkins, s’appuyant sur des chiffres de la CLIA, plus de 3000 personnes ont été contaminées et 73 sont décédées à bord de 48 bateaux, jusqu’au 11 juin.

Les compagnies disent aujourd’hui avoir travaillé d’arrache-pied sur de nouveaux protocoles sanitaires : tests pour les passagers et l’équipage, prises quotidiennes de température, distanciation maximum lors des excursions à terre, service de restauration à table plutôt que des buffets, etc.