(Athènes) « Il était temps » : à deux pas du stade olympique d’Athènes, un musée consacré à l’esprit et à l’histoire des Olympiades ouvre enfin ses portes dans le berceau de l’olympisme à quelques semaines des JO de Tokyo.

Repoussée à plusieurs reprises pour cause de pandémie, son ouverture intervient 125 ans après la première édition des Jeux olympiques modernes-tenue à Athènes en 1896.

C’est « un voyage unique dans l’histoire et l’esprit des Jeux olympiques », se réjouit Maria Papaïoannou, la directrice du musée. « Il a été conçu pour offrir une expérience personnelle inégalable au visiteur », dit-elle à l’AFP.

Le musée propose une visite chronologique retraçant l’évolution des Jeux, de l’Antiquité à nos jours.

« Il était temps », se félicite Spyros Capralos, président du Comité Olympique Hellénique, qui dit sa « grande satisfaction ».  

Tradition et modernité

Un parcours épuré guide le visiteur à travers le temps, jalonné par les évènements marquants de l’olympisme. Reproductions antiques côtoient écrans tactiles dans un mariage de tradition et de modernité.

« Ce voyage commence par l’ancienne Olympie, passe par Athènes en 1896 et en 2004, pour arriver aux dernières éditions », résume Mme Papaïoannou.

Écrans disposés en couronne de lauriers et salle en forme de stade antique : l’espace et son aménagement ont été dessinés de manière à multiplier les rappels historiques et symboliques.

PHOTO ARIS MESSINIS, AFP

L’un des 28 musées olympiques dans le monde, le musée d’Athènes veut « mettre en valeur la lutte, le combat et l’effort, dans leur dimension sportive et humaine », assure sa directrice.

Une frise représente toutes les éditions estivales et hivernales des JO.  

Les 38 versions des torches utilisées pour le relais de la flamme olympique illuminent la visite, stimulée par la projection de vidéos des moments forts des Jeux à travers le monde.

L’un des 28 musées olympiques dans le monde, le musée d’Athènes veut « mettre en valeur la lutte, le combat et l’effort, dans leur dimension sportive et humaine », assure sa directrice. Car « on lutte pour devenir un grand champion et une meilleure personne. »

Le rôle prépondérant de la Grèce dans l’olympisme figure logiquement comme un fil conducteur.

La naissance des Jeux antiques et l’importance de la mythologie racontées en dessins et en animations invitent petits et grands dans l’aventure olympique.

Les Jeux antiques se racontent à travers plusieurs œuvres antiques, amphores et sculptures, reproduites pour rappeler les racines des compétitions sportives.  

Une carte virtuelle et interactive permet de découvrir l’expansion des Jeux à travers le bassin méditerranéen tandis qu’une vidéo d’animation retrace l’histoire de l’Ancienne Olympie, qui accueillait les Jeux durant l’Antiquité, où l’on allume toujours de nos jours la flamme olympique.

En bonne place également dans le musée : les échanges épistolaires entre Dimitris Vikelas, homme d’affaires et écrivain grec, et le baron Pierre de Coubertin, « fondateur visionnaire des JO de l’ère moderne », selon le Comité international olympique.

Champions olympiques grecs

Le musée consacre en outre une salle aux champions olympiques grecs, dont plusieurs ont fait don d’équipements exposés dans l’enceinte.  

On y voit notamment le maillot de corps de Pyrros Dimas, champion olympique d’haltérophilie en 1992, 1996 et 2000, le kimono de Ilias Iliadis, champion olympique de judo en 2004, ou la voile de Sofia Bekatorou, championne olympique de voile en 2004.

« Pour moi, c’est particulièrement important qu’il y ait des souvenirs des Jeux olympiques, notre voile, nos accréditations, notre matériel », s’enthousiasme Sofia Bekatorou.

« On attendait depuis plusieurs années qu’il y ait cette possibilité », dit-elle à l’AFP, car ces objets « donnent l’occasion aux jeunes d’entrer en contact avec l’Histoire et le parcours de l’olympisme grec ».

Le deuxième musée olympique de Grèce, avec celui de Thessalonique, se trouve au sein du bâtiment qui abritait en 2004 le centre des médias venus couvrir les Jeux d’Athènes.

M. Capralos se réjouit de « cet emplacement, à côté du stade olympique ». Pour lui, le musée, géré et financé par la société Lamda Development, « est ainsi directement lié aux Jeux olympiques d’Athènes de 2004, qui ont changé l’histoire olympique du pays ».