(Paris) Paris et l’Île-de-France visent une fréquentation touristique au plus haut pour 2019, malgré un début d’année perturbé par les manifestations des « gilets jaunes » qui ont refroidi certains visiteurs étrangers.

« Nous souffrons de deux handicaps : les mouvements sociaux qui ont occupé le terrain touristique parisien pratiquement tous les samedis pendant des semaines, et aussi les effets du Brexit qui ont eu un impact sur le tourisme britannique », a résumé mardi Valérie Pécresse, présidente de la région, lors d’un point presse.

Mais elle a tenu à souligner que la tendance s’est « inversée » depuis avril, avec un mois de juin particulièrement porteur grâce à la Coupe du monde féminine de football ou encore au salon aéronautique du Bourget.

Une « embellie notable qui présage de bons résultats pour les mois suivants », juge le Comité régional du tourisme (CRT) d’Île-de-France dans son communiqué.

En 2018, l’Île-de-France avait battu son record d’affluence, avec 35 millions d’arrivées hôtelières de la part de touristes français comme étrangers — ce qui correspond à quelque 50 millions de visiteurs.

Mais au cours des six premiers mois de 2019, la fréquentation hôtelière à Paris et en Île-de-France a stagné, s’affichant en léger repli de 0,1 % par rapport au premier semestre 2018.

C’est au premier trimestre — alors que le mouvement des « gilets jaunes » entamé en novembre 2018 se poursuivait encore — que le repli a été le plus fort : -4,8 % du côté des visiteurs étrangers, -3,4 % pour les touristes hexagonaux.

Mais au total sur le semestre, les séjours des touristes français (+0,3 %) ont permis de compenser presque entièrement la perte de clientèle étrangère (-0,5 %).

Si la fréquentation des touristes japonais, espagnols et américains a progressé sur le semestre, le repli est marqué du côté des Britanniques (304 000 nuitées en moins). Malgré cet effet Brexit, le Royaume-Uni reste le deuxième pays « émetteur » de touristes vers l’Île-de-France, derrière les États-Unis.

« Éviter un effet yoyo »

Les arrivées de visiteurs chinois ont également marqué le pas (42 000 nuitées en moins), la région Île-de-France mettant principalement en avant les « difficultés économiques » en Chine.

« L’objectif est de maintenir les records de fréquentation des deux dernières années », affirme Éric Jeunemaitre, président du CRT d’IDF.

Après le fort repli de fréquentation au premier trimestre, « nous voulions limiter la casse, et surtout “restabiliser” le tourisme pour éviter un effet yoyo, on ne peut pas se permettre d’avoir un tourisme qui s’effondre d’une année sur l’autre », a souligné Valérie Pécresse.

Elle a indiqué que le CRT avait ainsi « ciblé des priorités » parmi certaines destinations, comme l’Espagne, les États-Unis et le Japon, pour « faire revenir vite » les touristes. « Et ça a marché. Maintenant il faut continuer de faire progresser le tourisme », a résumé la présidente de la région.

Concernant les performances de la saison d’été, « les tendances sont plutôt positives », assure le Comité régional du tourisme qui se base sur un sondage mené auprès d’hôteliers franciliens.

Pour les mois d’août à octobre cependant, les réservations aériennes internationales s’affichent en baisse de 0,9 %, par rapport à la même période un an plus tôt.

L’objectif du gouvernement est d’atteindre les 100 millions de visiteurs étrangers d’ici à 2020, contre 87 millions l’an dernier.