La maire de Pampelune a donné lundi le coup d'envoi des fêtes de la San Fermin, connues mondialement pour ses lâchers de taureaux, hissant le drapeau basque pour la première fois depuis près de 30 ans.

Le balcon de la mairie, dirigée depuis les dernières élections municipales par un maire de gauche indépendantiste, Joseba Asirón Saez, arborait les couleurs basques de l'«ikurriña» aux côtés de quatre autres drapeaux, ceux de la ville, de la région de Navarre, dont Pampelune est la capitale, de l'Espagne et de l'Union européenne.

Le but, a expliqué le maire à la presse, est de permettre une «représentation plus large de la société», c'est un «symbole de changement».

Puis Pampelune a lancé les fêtes avec le traditionnel «chupinazo», explosion de pétards marquant le début de neuf jours de folie.

L'utilisation de l'«ikurriña» faisait débat. Pour une partie du conseil municipal, ce drapeau n'avait pas sa place car la région n'est pas basque et la loi locale ne permet en principe sa présence que pour honorer un invité originaire du Pays basque. Un point de vue qui n'est pas partagé par les indépendantistes, qui revendiquent la Navarre comme partie intégrante de la nation basque.

La controverse ne semble cependant pas préoccuper les centaines de milliers de visiteurs qui, à partir de mardi, vont se presser chaque jour dès 8 h du matin pour assister à la course de six taureaux de combat. Fendant la foule massée le long d'un tortueux itinéraire de 846 mètres, ces bêtes massives vont charger à travers les rues étroites de la ville jusqu'à l'arène, une des plus grandes du monde, où elles sont ensuite achevées lors d'une corrida.

Depuis 1911, quinze personnes ont été tuées pendant des courses de taureaux, la dernière fois en 2009.

Pampelune est située au sud de la région viticole de La Rioja et le vin coulera donc à flots lors des célébrations, teintant de rose les t-shirts blancs des fêtards venus du monde entier pour rendre ainsi hommage à San Fermin, premier évêque et saint patron de la ville.

En 2014, l'événement avait attiré près de 1,3 million de visiteurs, dont une majorité d'étrangers (56 %) avec aux premiers rangs 24 % d'Américains, et 2,5 % de Français.