Pour les Français, c'est un nom synonyme de défaite. Pour les Anglais, c'est le contraire. Mais pour les Belges, Waterloo rime surtout avec tourisme et gros bidous.

Alors qu'on s'apprête à souligner jeudi le bicentenaire de cette bataille célèbre qui a mis aux prises l'armée napoléonienne et la coalition anglo-prussienne, le 18 juin 1815, la ville de Waterloo (50 kilomètres au sud de Bruxelles) vient d'inaugurer un ambitieux centre d'interprétation consacré à cet événement phare de l'histoire européenne.

Créé sous terre sur les lieux de l'affrontement, Mémorial 1815 reconstitue les grands segments de la bataille, incluant un film en 4D (169 degrés, sur un écran de 26 mètres de long), conçu par le cinéaste Gérard Corbiau (Farinelli, Le Maître de musique).

Le projet, d'une valeur de 40 millions d'euros, serait « le plus gros investissement touristique en Belgique ces 40 dernières années », affirme Yves Vander Cruysen, conseiller à Tourisme Wallonie-Bruxelles et auteur du livre Waterloo démythifié! (éditions Jourdan).

Avec 300 000 visiteurs par an, dont 72 % d'étrangers, le site de Waterloo s'imposait déjà comme un incontournable du tourisme mémoriel, et ce, depuis plus de 150 ans. « C'est à cause de Waterloo qu'on a vu se créer les voyagistes, c'est-à-dire des organisateurs de voyages qui prenaient les touristes en charge dès la sortie du bateau à Anvers, Ostende ou Calais », résume M. Vander Cruysen.

Mais avec ce musée immersif dernier cri, celui-ci prévoit que le nombre de visiteurs par an pourrait dépasser le demi-million, soit un retour de « quatre ou cinq fois plus sur investissement ».

« Pour nous, c'est une manière intelligente de profiter d'un événement planétaire pour valoriser le tourisme et l'économie belge », conclut M. Vander Cruysen.

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