Que ce soit pour une escale d’un jour ou un séjour d’une semaine, on n’a jamais trop de bonnes adresses pour découvrir Londres et ses alentours. Au programme : escapade éclair au bord de la mer, à 90 minutes en train de la capitale, et visite d’un quartier de West London en pleine ébullition, Shepherd’s Bush. Comme disent les British : « Lovely ! »
Escapade à Margate : la mer à 90 minutes de Londres
Dès la sortie de la gare, on comprend pourquoi la ville de Margate clignote sur le radar des Londoniens.
Nos premiers pas nous mènent au bord de la mer, dans la rue Marine Gardens et son enfilade de devantures acidulées qui abritent des arcades et des bars à crème glacée. Une ambiance très vintage, accentuée par la présence du parc d’attractions Dreamland qui a accueilli ses premiers visiteurs en… 1880 !
Cette petite station balnéaire du Kent, à 90 minutes en train de Londres, possède absolument tout ce qu’il faut pour une escapade réussie : la mer, des bons restos, des hôtels dernier cri, des boutiques originales et même un petit musée d’art contemporain avec vue imprenable sur l’Atlantique. Qui dit mieux ?
On comprend tout à fait pourquoi Sam Mendes y a planté le décor de son dernier film, Empire of Light (offert en location sur les plateformes numériques), mettant en vedette Colin Firth et la formidable Olivia Colman.
L’air vivifiant de Margate
Les Anglais viennent respirer l’air salin de Margate depuis les années 1730, à l’époque où la ville était située dans l’île de Thanet, devenue presqu’île avec le temps. Margate a une riche histoire qui nous enveloppe dès qu’on pénètre dans la vieille ville.
Le chouette petit musée de Margate vous racontera que la place du marché, aujourd’hui fréquentée par les touristes et les hipsters du coin, a accueilli ses premiers étals en 1630 ! Le Margate Old Market, un marché fermé celui-là, abrite pour sa part le plus minuscule pub d’Angleterre. Plus que deux clients et on est à l’étroit. À quelques coins de rue, vous pourriez dénicher un beau vêtement signé Isabel Marant ou Gianni dans une des nombreuses boutiques de vêtements de seconde main. Arrêt obligatoire au Margate Bookshop avec sa belle devanture bleu turquoise et son minuscule coin café. On s’exclame devant les choix de la libraire — Rachel Cusk, Rebecca Solnit et Nora Ephron sur le même rayon ! — qui pourrait assurément être notre amie.
Margate vue par Turner
Bouillonnante de créativité, Margate compte plusieurs galeries d’art et ateliers d’artistes. Le plus célèbre qui soit associé à la ville côtière est sans contredit le grand maître Turner qui a résidé à Margate à l’âge de 11 ans. Il y est revenu adulte pour peindre les couchers de soleil dramatiques qui se fondent dans la mer. Aujourd’hui, un musée d’art contemporain portant son nom s’élève sur le site de la maison de chambres où il a habité.
Adresse incontournable de Margate, le Turner Contemporary offre une vue imprenable et unique sur l’Atlantique et fait une belle place aux artistes de la région.
La plus célèbre, Tracey Emin, artiste renommée et membre du mouvement Young British Artists, est revenue vivre dans sa ville d’origine en 2017. Son grand studio accueille des jeunes artistes en résidence et des expositions qui attirent les rich and famous de Londres.
Et si vous pensez reconnaître le trait de Banksy sur un des murs du parc d’attractions Dreamland, vous ne vous trompez pas : il s’agit bel et bien d’une œuvre de l’énigmatique artiste, originaire de Bristol, en Angleterre. L’œuvre intitulée Valentine’s Day Mascara est apparue sur un mur de Margate le 14 février dernier et dénonce la violence faite aux femmes. Comme elle intègre un vrai congélateur, on l’a déplacée entre les murs du parc d’attractions pour qu’elle demeure accessible.
Margate a plusieurs facettes, mais c’est avant tout une ville de musique qui compte de nombreux bars où on peut aller écouter de la musique, en plus d’être l’hôte du Margate Soul Festival depuis 21 ans. Les musiciens — découragés par les loyers astronomiques de la capitale — sont nombreux à venir s’y installer. Parmi eux : Pete Doherty, qui a ouvert un hôtel, deux bars et un studio d’enregistrement dans le quartier Cliftonville, où apparaissent au gré de l’embourgeoisement des bars à vin, un café vinyle et d’autres commerces plus pointus. Le nombre d’échafaudages croisés lors de notre promenade nous fait croire que la transformation de Margate est loin d’être terminée.
Consultez le site web du Turner Contemporary (en anglais)Une scène resto emballante
On comprend pourquoi Margate a été rebaptisée Shoreditch-by-the-Sea, un clin d’œil au quartier branché de Londres où le propriétaire du Sargasso, le restaurant où nous avons passé notre samedi soir, possède un autre restaurant, le Brawn. Au menu : produits de la mer et vins nature, avec une touche italienne et une trame musicale jazz funk. Soirée parfaite.
Mais la vérité, c’est que le choix d’un resto n’a pas été facile tellement Margate compte plusieurs tables alléchantes. On aurait pu opter pour le Buoy and Oyste, l’Angela (une étoile Michelin) ou sa petite sœur Dory’s, bar à fruits de mer sans réservation, une excellente option pour les décisions de dernière minute. Pour le brunch, notre choix s’est arrêté sur Wildes, une grande salle lumineuse aux murs pêche et aux meubles en rotin qui se transforme en bar à cocktails le soir venu.
Autre signe que Margate est en ébullition : le nombre d’hôtels-boutiques qui ouvrent leurs portes est en hausse, avec deux nouvelles adresses très attendues au centre-ville ce printemps. Bref, avec ou sans enfant, en solo, en couple ou entre copines, Margate est vraiment une petite ville qui vaut le détour.
Consultez la page Instagram du Sargasso Consultez la page Instagram du Wildes Découvrez plus d’info sur Margate (en anglais)Quelques chiffres
1264 : Fondation de la ville de Margate qui s’appelait Meregate à l’époque
50 $ : Coût du billet de train aller-retour. Plusieurs départs par jour. Le plus rapide part de la gare St-Pancras.
63 322 : Population de Margate selon le recensement de 2021
Découvrir Shepherd’s Bush, dans West London
Les hôtels coûtent cher à Londres. Ça vaut la peine de s’éloigner un peu du centre pour épargner quelques dollars. Shepherd’s Bush, dans West London, est à 30 minutes de l’aéroport Heathrow par la nouvelle Elizabeth Line, et à 30 minutes à pied du chic Notting Hill. Une option intéressante pour découvrir un quartier en ébullition.
Le Hoxton Hotel
Il y a des signes qui ne trompent pas, comme l’ouverture d’un hôtel Hoxton. Les propriétaires de cette chaîne très tendance, avec des adresses en Europe et aux États-Unis, ont le pif pour identifier un quartier prometteur. Ils étaient parmi les premiers à s’installer dans Shoreditch en 2006. Ils ont inauguré le Hoxton Shepherd’s Bush en décembre dernier, signe que ce quartier est sur le radar. Leur nouvel hôtel est accueillant et lumineux, on passerait la journée à flâner dans le hall. Autre bon point : il est à un jet de pierre d’une station de métro et très bien desservi par plusieurs lignes d’autobus.
Le restaurant, Chet’s, spécialisé dans la cuisine thaïe réinventée à l’américaine, figure sur la liste des meilleurs restos de Londres du magazine Time Out. On peut y trouver une chambre à moins de 250 $, en fonction du moment de la saison.
Shepherd’s Bush Market
Dans une rue derrière l’hôtel Hoxton, on trouve ce petit marché à ciel ouvert où vendeurs d’articles ménagers et de vêtements côtoient quelques étals alimentaires. Attention, on n’est pas aux puces de Saint-Ouen. C’est modeste, mais convivial.
Tout un contraste avec le Westfield, le plus grand centre commercial en Europe, qui se trouve à quelques rues de là. Un immense « centre d’achats » sans âme dans lequel on retrouve toutefois plusieurs options de repas abordables. On y trouve entre autres une super épicerie japonaise, Ichiba Japan Center, avec son petit comptoir pour manger sur place. Parfait pour les jours de pluie.
La rue Uxbridge
Shepherd’s Bush est un quartier multiethnique et ça se voit quand on déambule dans le quartier, en particulier dans la rue Uxbridge. Thaï, indien, éthiopien… L’offre des restaurants est variée et abordable. À travers ça, quelques adresses plus tendance comme le Hawk’s Nest, un restaurant de pizza et de cocktails ouvert en 2020 par les propriétaires de la chic Soho House, autre signe que le quartier se transforme.
La terrasse vaut vraiment le détour. On se promène sur Askew Road pour ses cafés et bars à vin tandis que Goldhawk Road nous fait un peu penser à la Plaza Saint-Hubert avec ses nombreux magasins de tissu à travers lesquels on trouve d’autres restaurants et pubs sympathiques.
Consultez le site du Hoxton Hotel (en anglais)