Même si les îles du golfe Saronique – Hydra, Égine, Poros et Spetsès – sont les plus proches d’Athènes, elles demeurent peu fréquentées par les touristes, hormis les Grecs eux-mêmes. Faites comme les habitants, et laissez-vous charmer par ces lieux d’excursion qui combleront les voyageurs en quête d’authenticité.

Divine Hydra

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C’est à pied ou en bateau-taxi qu’on va d’un point à l’autre dans l’île d’Hydra, car il n’y a pas de voitures ni de bicyclettes.

« Est-ce que vous souhaitez réserver un âne ? » C’est le message que j’ai reçu quelques jours avant notre arrivée à Hydra, une île située en mer Égée, à une heure et demie d’hydroglisseur d’Athènes, à partir du port du Pirée.

Un âne ? « C’est pour transporter vos bagages », répond la dame responsable de notre accueil de logement Airbnb. « Je vous le conseille, car l’appartement est situé dans les hauteurs d’Hydra ! » L’âne nous attendait donc à notre descente du bateau.

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Les ânes dans le port d’Hydra font partie du charme de l’île.

Ces animaux font partie du charme d’Hydra. Dans cette île, on a l’impression que le temps s’est figé. Il n’y a pas de voitures, ni de vélos, ni aucun véhicule motorisé, et c’est ce qui rend cette île magique. Seuls les ânes transportent valises et marchandises dans les hauteurs du village. On se déplace à pied ou en bateau-taxi pour aller d’un endroit à l’autre.

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Les rues sont étroites et fleuries à Hydra.

En arrivant, on découvre ce village pittoresque, le port, les cafés, les tavernes, les boutiques et les jolies maisons blanches perchées sur la colline. Les ruelles sont étroites et fleuries de bougainvillées rose vif, les chats, nombreux, errent à travers les petites rues escarpées. On se promène, on flâne dans les cafés du port pour observer les arrivées des yachts et des croisiéristes qui, le temps d’une journée, visitent Hydra, puis repartent au soleil couchant. L’île redevient alors calme. On en profite pour prendre l’apéritif au bar Hydronetta, un incontournable niché dans une falaise où on peut se baigner. La vue est à couper le souffle, et la lumière du coucher de soleil, tout simplement divine.

  • Au soleil couchant, le bar Hydronetta est un endroit incontournable d’hydra.

    PHOTO OLIVIA LÉVY, LA PRESSE

    Au soleil couchant, le bar Hydronetta est un endroit incontournable d’hydra.

  • La lumière au soleil couchant est tout simplement divine.

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    La lumière au soleil couchant est tout simplement divine.

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L’île qui a charmé des générations d’artistes

On comprend pourquoi Leonard Cohen est tombé amoureux de cette île en 1960 ; il y a acheté une maison, et c’est là qu’il a rencontré Marianne Ihlen, son amoureuse et muse, pour qui il a écrit la célèbre chanson So Long Marianne. La petite rue où se situe sa maison, dans les hauteurs d’Hydra, porte désormais son nom, et ailleurs dans le village, un banc a été baptisé en son honneur. Et pour ceux qui souhaitent vivre un peu comme l’auteur-compositeur-interprète, il fréquentait le restaurant Xeri Elia Douskos, une taverne familiale qui existe depuis 200 ans et qui est restée authentique. Située un peu à l’écart du port, sur une petite place sous une tonnelle fleurie, elle offre les classiques de la cuisine grecque, poissons frais, viandes grillées, salade grecque, moussaka et tzatziki.

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La rue où se situe la maison de Leonard Cohen porte désormais son nom.

Bien avant Leonard Cohen, Hydra a attiré dès les années 1930 des poètes et artistes comme le peintre grec cubiste Níkos Khatzikyriákos-Ghíkas, qui a fait d’Hydra son refuge. L’écrivain américain Henry Miller a décrit l’île comme « esthétiquement parfaite ». Pablo Picasso, Maria Callas ou encore Sofia Loren ont participé à la renommée d’Hydra ; cette dernière y a tourné le film Ombres sous la mer (Boy on a Dolphin) en 1957.

L’été dernier, c’est le célèbre artiste américain Jeff Koons qui est venu inaugurer son exposition Apollo à la Fondation d’art DESTE, installée dans les anciens abattoirs d’Hydra, en bord de mer. Une fondation qui appartient à Dakis Joannou, homme d’affaires grec et un des plus grands collectionneurs d’art contemporain au monde.

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La Fondation DESTE organise des expositions d’art contemporain.

Aujourd’hui, bien qu’Hydra attire de nombreux touristes, mais aussi des millionnaires qui viennent en yacht, l’endroit est resté intact. L’atmosphère est unique et décontractée dans ce joyau des îles Saroniques, où un peu plus de 2000 personnes habitent pendant l’année.

On ne va pas à Hydra pour la beauté de ses plages. Même si l’eau est cristalline, il faut savoir qu’il n’y a pas de longues plages de sable. On se baigne dans de petites criques, ou à partir de rochers où des échelles ont été installées pour nous aider à remonter. Certaines plages avec galets sont charmantes, comme celle de Plakes (notre préférée), où se trouve l’hôtel Four Seasons (rien à voir avec la chaîne de luxe). On s’y rend du port en bateau (ou à pied, 35-40 minutes de marche), on peut y louer chaises longues et parasols, et sa taverne Tassia, en bord de plage, vaut vraiment le détour ! Il y a aussi les plages de Vlychos et Mandraki où on se rend en marchant à partir du centre d’Hydra (20 minutes).

Consultez le site de Discover Greece (en anglais)

Attraits à visiter

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Le port d’Hydra

  • Au centre du port d’Hydra se hisse la tour de l’horloge. On y visite le monastère de l’Assomption de la vierge Marie, fondé en 1643, et la cathédrale de style byzantin.
  • Le musée Lazaros Koundouriotis est à découvrir. Cette résidence historique et majestueuse qui surplombe la ville a appartenu à l’armateur du même nom qui a joué un rôle important pendant la guerre d’indépendance grecque. Le musée relate l’histoire d’Hydra en plus de présenter une collection de tableaux de peintres grecs et de costumes traditionnels.
  • Pour les amateurs de cheval, il est possible de faire un tour avec la sympathique Harriet Jarman, de chez Harriet’s Horses, qui propose différents parcours dans l’île. Les marcheurs sont aussi gâtés à Hydra, puisqu’ils peuvent faire de grandes randonnées et se lancer à la découverte de monastères. Attention : en plein cœur de l’été, il fait très chaud !
  • Pour ce qui est des bonnes adresses, on vous conseille le glacier The Cool Mule, sur le port, le restaurant populaire et pas cher …kay Kremmydi ! (« …and Onion ! » en anglais), où on mange de délicieux gyros en terrasse, et le restaurant Sunset, très chic, avec une vue magnifique sur la mer.
  • Où se loger ? Nous avons opté pour un logement loué sur la plateforme Airbnb ; il y en a plusieurs à Hydra dans de petites maisons et appartements offrant de belles vues sur le port. Il y a aussi quelques hôtels, notamment le Bratsera (avec piscine) et l’Orloff Boutique Hotel, situé dans une maison historique de 1796.
  • Des départs quotidiens en bateau lient Hydra à Athènes, à partir du port du Pirée.
Consultez le site de Harriet’s Horses (en anglais)

Charme insulaire

PHOTO PHILIPPE BEAUCHEMIN, LA PRESSE

Le port d’Égine

Visitées en chapelet l’une après l’autre ou individuellement, les îles d’Égine, Poros et Spetses offrent des ports bien vivants et fréquentés, avec chacune leur charme particulier. Suivez le guide.

Égine et ses pistaches

PHOTO PHILIPPE BEAUCHEMIN, LA PRESSE

Le temple d’Aphéa, à Égine

L’île la plus proche d’Athènes – 50 minutes en bateau rapide – mise sur la récolte et sur la vente de la pistache pour attirer les touristes. En bordure de l’artère principale du port, les kiosques d’achat pour ce fruit sont nombreux. Pistaches crues ou cuites, au citron, au paprika… On fait des provisions avant de partir à la découverte de cette île de 87 km2. On privilégie la location d’une voiture à celle d’un scooter ou d’un vélo, puisque nous voici en terrain montagneux. En quelques heures, on visite le temple d’Aphéa – construit en 448 av. J.-C. –, le monastère d’Agios Nektarios – deuxième église du pays par sa taille – et on termine au bord de la mer sur l’une des plages d’Agia Marina. Ce n’est pas l’île la plus dépaysante, certes, mais Égine permet de fuir rapidement le tumulte athénien et le tourisme de grandes croisières, et c’est là un grand mérite.

Consultez la page Facebook du café du Yacht Club Panagakis

Poros, sa tour et ses plages

PHOTO PHILIPPE BEAUCHEMIN, LA PRESSE

Le port de Poros

Deux îles reliées par un pont – la citadine Sfairía et la campagnarde Kalavria – forment Poros, archipel prisé des Athéniens et aussi des Péloponnésiens, puisque le port de Galata n’est qu’à 10 minutes de traversier. Donc, oui, il y a foule. Mais le port de Poros étant construit en étages, on peut rapidement fuir la meute touristique. Pour cela, il suffit de grimper et de se perdre dans le labyrinthe des rues hautes, en direction de la tour de l’horloge, qui domine le port. Au pied de ladite tour, une vue sur le golfe, l’île de Kalavria, le port et le Péloponnèse. On y vient surtout en fin de journée, alors que le soleil frappe les maisons blanches aux toits ocre et fait scintiller l’eau turquoise de la baie. On ne visite pas Poros pour ses attraits historiques, mais bien pour ses plages sableuses et sauvages qui s’étendent en bordure de l’île de Kalavria. Il suffit de bien choisir et de profiter des chauds rayons du soleil.

Consultez la page Facebook de la boucherie et taverne Platanos pour de la viande braisée Consultez le site du café Morso (en anglais)

Spetsès, l’île aux fleurs

PHOTO TIRÉE DU SITE VISITGREECE

Le port de Spetsès

On se laisse mener par le bout du nez jusqu’à Spetsès : on y retrouve en effet des milliers de jasmins et de bougainvilliées colorées et, en fin de journée, alors que les habitants arrosent leurs jardins, leur parfum embaume l’air. La population locale – environ 4000 personnes – réside principalement aux abords du port. Normal : il n’y a pas d’eau potable sur l’île et elle arrive donc par bateau aux premiers rayons de la journée. Cela comporte bien sûr des inconvénients, mais aussi un avantage certain : outre le port, le reste de l’île est déserté – et désertique – et demeure grandement sauvage. Les amateurs de randonnées et de baignades solitaires – dans des criques et des grottes sans vie… outre la présence de nombreux poissons ! – seront ravis. Oui, on peut louer scooters, mobylettes ou vélos (électriques) pour visiter cette petite île de 22 km2, mais on privilégie la marche à travers les pinèdes. Ainsi, on visite de nombreuses petites églises cachées entre les pins et on déambule à notre rythme dans l’ancien port, situé de l’autre côté de la baie.

Voyez la maison de l’héroïne grecque Laskarina Bouboulina (en anglais)