(Moscou) L’un des hôtels les plus luxueux de Moscou, le Ritz-Carlton, avec sa vue imprenable sur la place Rouge, a été rebaptisé lundi Carlton Moscow, sa maison-mère, Marriott International, ayant suspendu ses opérations en Russie à cause de l’offensive contre l’Ukraine.

Situé sur l’avenue centrale de Moscou, Tverskaïa, et fort d’une vue plongeante sur le Kremlin, ses jardins et la place Rouge, l’hôtel s’est doté d’un nouveau logo et d’un site internet, mais aucune annonce n’a été faite quant à une transaction financière.

Il fonctionnera « en tant qu’hôtel indépendant », selon un communiqué cité par les agences de presse russes, alors qu’il était jusque-là géré par Ritz-Carlton Hotel Company, une filiale du groupe Marriott.

Interrogée lundi par l’AFP, Oksana Leonenko, la directrice par intérim du Carlton Moscow, a reconnu que la clientèle étrangère de son établissement, en particulier européenne, a fortement chuté depuis les sanctions.  

« Je suis certaine que si la situation s’améliore, comme tout le monde l’espère, les frontières rouvriront […] et les clients étrangers reviendront nous voir », a-t-elle lâché.

Selon elle, il n’y a pas pénuries pour l’heure des produits de luxe proposés à l’hôtel, comme « les shampoings dans les chambres, les cosmétiques dans le spa, les boissons ». Mais son équipe cherche tout de même « d’autres fournisseurs », au cas où.

En mars, le géant de l’hôtellerie Marriott avait fermé ses bureaux et gelé ses nouveaux projets. Puis, le 3 juin, il avait annoncé suspendre toutes ses opérations sur le marché russe, jugeant « impossible » de fonctionner du fait « des restrictions annoncées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE » ces derniers mois pour punir la Russie de son assaut contre l’Ukraine.

Ce départ s’ajoute à ceux de nombreux autres géants occidentaux qui se sont retirés de Russie depuis qu’elle a attaqué son voisin. Parmi eux, McDonald’s, Coca-Cola, Nike, Starbucks ou encore Renault.

Les effets des sanctions frappant la Russie restent encore difficiles à évaluer, mais des secteurs employant des centaines de milliers de Russes sont déjà affectés par de graves problèmes logistiques et financiers.

Les autorités russes estiment pour leur part que la Russie a bien résisté aux sanctions et que ce sont, au contraire, les pays européens, du fait de leur dépendance énergétique vis-à-vis d’elle, qui souffriront le plus économiquement par ricochet de leurs propres mesures punitives.