(Sète) À Sète, la vie et l’œuvre de Brassens apparaissent en filigrane, de la maison où il naquit, il y a un siècle, au cimetière où il repose depuis 40 ans, en passant par l’école et ce placard à balais où il était puni.

La maison natale

Georges Brassens est né le 22 octobre 1921 au domicile de ses parents, au 54 rue de l’Hospice, devenu en 1982 le 20, rue Georges-Brassens. Il grandit dans ce quartier populaire baptisé « révolution », entre un père libertaire dont la famille est venue de Castelnaudary et une mère pieuse née à Sète de parents italiens.

L’école catholique Saint-Vincent

C’est là que le petit Georges est enfermé dans un placard à balais en guise de punition. Après cet épisode douloureux, il déteste l’école et sa grand-mère maternelle Maria Augusta doit inventer des stratagèmes pour l’y conduire chaque jour en affirmant à l’enfant qu’il s’agit d’une simple promenade.

Le lycée Paul-Valéry

À l’époque de Brassens, il s’agit du collège communal. Il y rencontre des amis qu’il gardera toute sa vie et un professeur de lettres, Alfonse Bonnafé, qui lui fait découvrir la poésie en 1936.

7 Grand rue Mario Roustan

C’est là que se tenait la bijouterie dans laquelle Brassens et certains de ses copains venaient écouler de petits vols de bijoux. Mineurs, ils seront jugés en 1939 devant le tribunal de Montpellier. Condamné à six mois de prison avec sursis, Georges doit partir pour Paris chez sa tante maternelle car le scandale éclabousse sa famille à Sète. Il racontera cette mésaventure dans Les quatre bacheliers, qui salue la grandeur d’âme de son père, ou encore La mauvaise réputation, chanson dans laquelle Brassens semble régler des comptes avec les « braves gens » qui l’ont « montré du doigt ». Il entretiendra des rapports ambivalents avec sa ville natale.

La Pointe Courte

Brassens affectionnait ce quartier de pêcheurs immortalisé par la réalisatrice Agnès Varda et constitué de baraques sur la lagune de l’étang de Thau. Il aimait notamment les chats qui envahissent les filets de pêche et les embarcations.

Le Môle Saint-Louis

Comme tous les jeunes Sétois, il aimait marcher avec ses amis sur cette longue pointe s’avançant sur la mer, jusqu’au phare, et contempler à la fois la Méditerranée et la ville de Sète, au pied et sur les flancs du Mont Saint-Clair, « la montagne » des Sétois.

L’étang de Thau

Petit, il en faisait le tour à vélo avec son père. Il aimait aussi s’y baigner, y pêcher et plus tard, y naviguer et y faire la fête avec ses amis, plus particulièrement près du phare de Roquerols. Il célébrera en chanson ses « nacelles immobiles » et ses « gratteurs de clovisses ».

Le cimetière marin

Dans ce cimetière surplombant la mer, Brassens se rendait sur la tombe de Paul Valéry, son « bon maître », poète et Sétois comme lui.

La plage de la Corniche

Il y a joué enfant et raconte son amour pour ce lieu dans la « supplique pour être enterré à la plage de Sète », dans laquelle il rédige son testament à « l’encre bleue du Golfe du Lion ». Il rêve de passer sa « mort en vacances » en étant enseveli dans le « sable si fin » sur lequel il a connu « la prime amourette ».

Le cimetière du Py

C’est sur les bords de l’étang de Thau, dans le cimetière des pauvres, au lieu dit que l’on appelait Ramassis (en prononçant le s final), que Brassens est enterré après son décès le 29 octobre 1981 à Saint-Gély-du-Fesc, au nord de Montpellier. Nombre de touristes et admirateurs de Brassens cherchent en vain sa tombe au cimetière marin, où repose aussi le grand homme de théâtre Jean Vilar. Le caveau familial que Brassens a décrit en chanson comme « plein comme un œuf » se trouve rangée 9. Face à ce cimetière est situé l’Espace Brassens, musée dédié à l’artiste.