(Francfort) Le premier groupe européen de transport aérien Lufthansa, en train de négocier avec l’État allemand une aide se chiffrant en milliards, va augmenter le nombre de ses vols européens à compter de juin sur fond de levées des restrictions liées à l’épidémie de nouveau coronavirus.

Au total, 80 appareils seront réactivés selon le nouveau plan de vol en vigueur à compter de juin, signifiant que « 106 destinations » au total vont pouvoir être desservies, principalement en Allemagne et en Europe, indique vendredi l’entreprise dans un communiqué.

Cette annonce intervient alors que l’État allemand pourrait faire son retour après plus de 20 ans d’absence au capital de l’ancienne compagnie publique, confrontée comme l’ensemble du secteur aérien à une crise sans précédent. La quasi-totalité des 760 avions du groupe est actuellement clouée au sol et le nombre de passagers a baissé de 99 %.

À partir de juin, 160 avions de ligne seront à nouveau en service opérés par la compagnie éponyme et ses filiales Eurowings et Swiss.

Ce total inclut les 80 appareils qui ont dernièrement servi à rapatrier des passagers éparpillés dans le monde.

Le groupe, qui détient également Austrian et Brussels Airlines, justifie la reprise partielle des vols par « l’intérêt croissant des clients pour les voyages aériens » au moment où les hôtels et restaurants rouvrent lentement et les visites sont autorisées à nouveau après des semaines de confinement.

« Avec toute la diligence requise, nous permettons maintenant aux gens de rattraper leur retard et de vivre ce dont ils ont dû se passer pendant longtemps », explique Harry Hohmeister, membre du directoire de Lufthansa.

Pour autant, les perspectives pour le transport aérien ne sont pas brillantes : le groupe s’attend à un « redémarrage notable au plus tôt au printemps » et un retour à un « niveau normal » pas avant 2023, a expliqué cette semaine le patron Carsten Spohr. Il a lancé une restructuration visant à réduire la flotte de près de 100 avions, menaçant environ 10 000 emplois.