(Berlin) L’aéroport international de Berlin (BER), gouffre financier dont l’entrée en service aurait dû avoir lieu en 2011, va finalement ouvrir le 31 octobre 2020, ont promis vendredi ses responsables.

« La date est fixée », a déclaré le président de la société Aéroports de Berlin Brandebourg Engelbert Lütke-Daldrup lors d’une conférence de presse.

« Nous avons encore onze mois du rude travail devant nous », a-t-il ajouté.

Si tout va bien, plusieurs compagnies aériennes, dont EasyJet, déménageront de l’aéroport du nord de la ville, Tegel, vers le BER le 31 octobre 2020.

Une deuxième vague de transfert aura lieu les 3 et 4 novembre. L’opération sera bouclée le 8 novembre, date retenue pour la fermeture de Tegel, a détaillé le responsable, sans dire quand la première compagnie allemande, Lufthansa, prendrait ses nouveaux quartiers.

Cette dernière a d’ailleurs prudemment réagi : « il s’agit à présent de respecter ce calendrier », a déclaré la société dans un communiqué.

EasyJet a salué la perspective de pouvoir « opérer ses vols à partir d’une seule infrastructure ». La compagnie britannique low cost est présente actuellement à Tegel et à Schönefeld, qui lui continuera encore à fonctionner pendant quelques années.

À terme, le BER, situé dans le Land du Brandebourg au sud-ouest, est censé être le seul aéroport berlinois.

Sa construction, débutée en 2006, devait s’achever en 2011. Mais des négligences et des erreurs graves de conception voire des soupçons de corruption, ont retardé son inauguration.

Sa date d’ouverture a été repoussée à plusieurs reprises et ses coûts de construction, évalués à l’origine à 1,7 milliard d’euros, ont grimpé à quelque 6,5 milliards d’euros.

Le chef du gouvernement du Brandebourg Dietmar Woidke s’est déclaré optimiste, estimant dans un communiqué que « cette fois ça va marcher ».

Certains se sont montrés plus réservés. « La date annoncée aujourd’hui est très ambitieuse si on considère les problèmes restant à régler » a critiqué le chef du groupe parlementaire des Verts Anton Hofreiter. Un nouveau report « détruirait complètement la crédibilité de la société gestionnaire des aéroports », a-t-il mis en garde. Des travaux sont notamment encore nécessaires sur le câblage de l’infrastructure et son système anti-incendie.

Avec l’explosion du tourisme et des nouvelles arrivées dans la capitale, le BER est déjà considéré comme étant sous-dimensionné.

Les Berlinois avaient d’ailleurs, en partie pour cette raison, voté en 2017 le maintien de Tegel, lors d’un référendum d’initiative populaire. Le gouvernement de la ville avait toutefois annoncé maintenir sa décision de le fermer.