(Plains) Quatre mètres de haut, une couleur marron-crème et un immense sourire éclatant et un peu troublant : à Plains, dans le sud-est des États-Unis, une statue géante d’arachide est devenue le symbole de la ville natale de l’ancien président Jimmy Carter, attirant chaque année des autobus remplis de touristes.

« Il veille sur nous en quelque sorte, je pense, ce large sourire », estime Debra Liscotti, qui vit quelques mois chaque année dans le parc à autos-caravanes situé juste derrière la statue.

La figure, composée de mousse de polyuréthane et d’un treillis métallique fin, fut installée à Plains après un rassemblement dans l’Indiana (nord des États-Unis), lors de la campagne victorieuse de Jimmy Carter à l’élection présidentielle de 1976.

Avec un sourire modelé sur celui de l’ex-président démocrate, la cacahuète fait également référence au passé d’agriculteur de Jimmy Carter, qui un temps a fait pousser de l’arachide à Plains, ayant grandi dans ce village de Géorgie en y labourant la terre, avant d’accéder à la Maison-Blanche de 1977 à 1981.

Aujourd’hui âgé de 98 ans, Jimmy Carter se trouve désormais en soins palliatifs à domicile, a annoncé sa fondation le 18 février.

Depuis, le ballet de voitures et des autobus de touristes n’a fait qu’augmenter, ont remarqué les résidents du parc à autos-caravanes derrière la cacahuète.

PHOTO BECCA MILFELD, AGENCE FRANCE-PRESSE

Depuis, le ballet de voitures et des autobus de touristes n’a fait qu’augmenter, ont remarqué les résidents du parc à autos-caravanes derrière la cacahuète.

Les visiteurs ont déjà commencé à placer quelques bouquets de fleurs – bien que prématurément – au pied de la sculpture, qui a pris des airs de mémorial en devenir.

La cacahuète s’est également fait une beauté récemment : une nouvelle couche de peinture lui a été apposée dimanche.

Tournez à la cacahuète

Donna Peacock, originaire du Texas, réside en couple au parc d’autos-caravanes depuis janvier, travaillant comme bénévole saisonnière au Parc national historique Jimmy Carter, qui comprend certains bâtiments à travers le village, comme la maison d’enfance de l’ex-président et son lycée.

Le parc à autos-caravanes, dit cette professeure à la retraite de 59 ans, consiste en un méli-mélo de résidents, présents à Plains pour différentes raisons, avec seulement quelques occupants à l’année.

Et la cacahuète est devenue un marqueur utile pour ceux qui se rendent au parc pour la première fois.

« On essayait de trouver le campement et ils nous ont expliqué “quand vous voyez la grosse cacahuète, vous tournez là” », explique Donna Peacock.  

Debra Liscotti, qui réside dans le parc à autos-caravanes de Plains quand elle vient rendre visite à son oncle, abonde sur la cacahuète : « On ne peut la confondre » avec une autre, assure-t-elle.

Venue de l’Iowa, dans le centre des États-Unis, avec sa famille et son chien, Elise Maxson explique que la statue au sourire de Jimmy Carter est « sympa ».  

« Mais c’est un homme exemplaire, et je ne pense pas que cela puisse être résumé par une cacahuète », lance la touriste depuis sa voiture.

Pour Donna Peacock, qui a pu rencontrer Jimmy Carter à un évènement de Noël il y a quelques années, lorsque celui-ci était en meilleure santé, la cacahuète est « peut-être un peu exagérée ».

« Mais je comprends pourquoi ils l’ont faite avec les dents, parce qu’il sourit tout le temps. Tout le temps », insiste-t-elle à propos de l’ancien président.