(Las Vegas, Nevada) Envie de vous envoler vers les grands espaces du sud des États-Unis ? Notre journaliste a fui le tumulte de Las Vegas, l’été dernier, le temps d’une journée. Il a ainsi découvert qu’il n’était qu’à une location de voiture du bonheur.

Les options

PHOTO GUILLAUME LEFRANÇOIS, LA PRESSE

Il est possible de faire une randonnée sans que les lieux ne soient trop achalandés.

Le but de l’exercice était de trouver une escapade qui se fait en une journée, aller-retour, sans se brûler. Pour les plus ambitieux, le parc national Zion, en Utah, est une option. Mais c’est un aller simple de trois heures de route. Peut-être pas l’idée du siècle si l’objectif est de se reposer. Idem pour le Grand Canyon, à quatre heures de voiture.

Plus près, Red Rock Canyon est une autre possibilité. Mais l’endroit est archiconnu et à une trentaine de minutes de la Strip. En ce samedi matin, on craint l’achalandage.

C’est là que le mont Charleston, situé dans la zone récréative Spring Mountains, devient intéressant. À une cinquantaine de minutes de route, l’endroit est juste assez loin pour fuir la ville, tout en demeurant accessible. C’est sans oublier les quelque 10 °C de différence, ce jour-là, entre la montagne et la ville ; quand le mercure atteint les 45 °C tous les jours depuis une semaine, les températures plus « fraîches » sont les bienvenues.

Le trajet

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Le trajet pour s’y rendre est plutôt agréable.

Louer une voiture à Las Vegas n’est pas vraiment la partie difficile de l’opération. Les grandes enseignes habituelles ont pignon sur rue un peu partout en ville, souvent à même les hôtels. Si vous avez le luxe de choisir votre journée, évitez les fins de semaine si vous souhaitez réduire les coûts. Avant taxes, assurances et essence, notre location a coûté 90 $ US (112 $ CAN). Pour le mardi suivant, ç’aurait été 65 $ US (80 $ CAN).

Le trajet pour s’y rendre est plutôt agréable. Les autoroutes 15 et 95 ne sont guère achalandées en ce samedi matin. Une fois sorti de la ville, on longe des terres appartenant au peuple païute. À lui seul, le paysage aride vaut le détour.

La randonnée

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Côté vie sauvage, c’est plutôt tranquille, hormis les oiseaux.

Avec 18 sentiers, aux niveaux de difficulté variables, et des distances (aller simple) de 650 m à 16,5 km, il y en a réellement pour tous les types de marcheurs.

Nous nous stationnons dans le secteur Sawmill, qui permet d’accéder à six sentiers, et nous empruntons le sentier Pinyon Pine. Au bout de 5 km, il faut toutefois rebrousser chemin, pour cause d’approvisionnement insuffisant en eau. On espérait faire le plein aux toilettes à l’entrée du sentier, pour découvrir que lesdites toilettes étaient sèches. Il aurait fallu passer par le bâtiment d’accueil pour remplir les bouteilles.

Le chemin est relativement plat, avec quelques montées et descentes ici et là. Ne vous attendez pas à l’Acropole-des-Draveurs sur ce sentier, mais le simple fait de se retrouver en nature, loin de la civilisation, fait le plus grand bien.

D’ailleurs, au cours de nos deux heures de marche, nous avons croisé très exactement trois groupes de randonneurs.

Les pommes de route nous rappellent par ailleurs que des gens le parcourent aussi à dos de cheval, mais nous n’en avons pas croisé pendant notre visite.

Côté vie sauvage, c’est plutôt tranquille, hormis les oiseaux. Mention honorable au petit lézard qui traverse le sentier devant nous à la toute fin. On aura au moins vu un reptile !

Si vous êtes motivé, prévoyez le nécessaire pour un barbecue ; un espace est aménagé près du stationnement, avec tables à pique-nique et gril extérieur. Il ne reste qu’à apporter des briquettes, du gaz et vos grillades.

Tanné de marcher ?

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Un belvédère aussi majestueux qu’instructif a été aménagé. Les panneaux explicatifs racontent l’histoire des lieux qui se présentent devant nous.

La virée ne se limite pas aux sentiers pédestres. Les routes 156, 157 et 158 forment une boucle avec l’autoroute, et ça vaut bien la peine de la compléter en repartant, afin d’en voir le plus possible.

Sur la route 158, par exemple, a été aménagé un belvédère aussi majestueux qu’instructif, grâce aux panneaux explicatifs racontant l’histoire des lieux qui se présentent devant nous. Le tourisme atomique, vous connaissez ? C’était bien à la mode par ici dans les années 1950. Le gouvernement américain testait alors des armes nucléaires, et cette région à la fois montagneuse et désertique fournissait les conditions idéales pour les essais.

Or, le mot s’était passé parmi la population, si bien que des familles organisaient des pique-niques pour assister, de loin, aux tests d’armes nucléaires. Ce qui ressemble au scénario d’un mauvais sketch dans Jackass était réellement une chose à l’époque.

Sept décennies plus tard, les rôles sont inversés. La nature a repris ses droits, et votre santé s’en portera mieux si vous quittez la ville pour venir respirer l’air frais des montagnes.

Consultez le site officiel du mont Charleston (en anglais)