(Washington) Le gouvernement américain a annoncé vendredi qu’il limitait massivement les vols entre les États-Unis et Cuba, pour réduire les revenus issus du tourisme dont bénéficie l’île communiste.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a déclaré dans un communiqué que les vols nolisés ne seraient autorisés à se rendre qu’à La Havane, pas dans les autres aéroports du pays, une mesure déjà adoptée le 25 octobre pour les vols commerciaux.

« Aujourd’hui, à ma demande, le ministère américain des Transports a suspendu jusqu’à nouvel ordre tous les vols nolisés publics entre les États-Unis et les destinations cubaines autres que l’aéroport international de La Havane », a-t-il affirmé. Et les vols à destination de La Havane seront eux-mêmes limités à « un nombre approprié » qu’il n’a pas précisé.

« Neuf aéroports cubains qui reçoivent actuellement des vols nolisés publics américains seront affectés » par cette décision, a-t-il ajouté, précisant que les compagnies avaient 60 jours pour cesser leurs opérations.

Selon Mike Pompeo, cette mesure « va réduire encore davantage la capacité du régime cubain à bénéficier des revenus, qu’il utilise pour financer la répression du peuple cubain et son soutien injustifiable au dictateur Nicolas Maduro au Venezuela ».

Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a dénoncé sur Twitter une « violation grave des droits de l’homme et de la liberté de voyager des Américains », qui par ailleurs « entrave la réunification des familles » entre les Cubains vivant aux États-Unis et ceux sur l’île.

« Je rejette énergiquement » ces nouvelles mesures, a-t-il dit, alors que le tourisme est la deuxième source de revenus de Cuba, avec 3,3 milliards de dollars pour 4,75 millions de visiteurs en 2018, derrière l’envoi à l’étranger de professionnels (surtout des médecins).

Le nombre d’Américains se rendant à Cuba a déjà diminué de 20 % en 2019, à 498 538, sous l’effet notamment de l’interdiction imposée aux navires de croisière américains d’y faire escale à partir de juin.

L’administration de Donald Trump, qui avait déjà rompu avec la politique de rapprochement de son prédécesseur Barack Obama, ne cesse depuis des mois de renforcer son embargo, en vigueur depuis 1962, afin de forcer Cuba à renoncer à son soutien au dirigeant socialiste vénézuélien.