New York est l’une des Mecques du jazz. Comment s’y retrouver ? En marchant sur les talons d’André Ménard ! Le cofondateur du Festival international de jazz de Montréal participe à un voyage en train organisé le week-end de l’Action de grâce, au cours duquel il fera partager sa connaissance du New York qui jazze.

Un homme pressé

« J’ai toujours fait New York sur un mode pressé, à sept ou huit événements par jour », raconte André Ménard, qui est allé dans la métropole américaine une centaine de fois au fil des ans. Ces « événements », ce sont bien sûr les concerts auxquels il devait assister avant de les programmer à Montréal, mais aussi des rencontres plus ou moins formelles avec des agents et des artistes. « Je n’y suis jamais allé en train », souligne le mélomane, qui se réjouit d’aborder la Grosse Pomme sur un mode plus relaxe et d’y faire partager sa connaissance intime de la scène jazz. Il précise toutefois : « Je ne me lance pas dans une carrière de guide touristique ! »

Un train pas comme les autres

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Le week-end de découverte est organisé par l’entreprise Train-Hôtel de l'ancien député François Rebello.

Le week-end de découverte auquel participe le cofondateur du Festival de jazz est organisé par Train-Hôtel, entreprise de l’ancien député François Rebello, qui s’en sert pour faire la promotion du retour d’un train de nuit entre Montréal et New York. L’idée générale : il nolise un wagon piano-bar et propose une animation pendant les heures que dure le voyage. La nouveauté pour l’Action de grâce 2019, c’est la présence d’André Ménard et d’une chanteuse de jazz, Liza Melfi, qui se produira dans le train accompagnée d’un pianiste.

Les incontournables

PHOTO ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Jean-Michel Pilc en concert au Blue Note, en juin dernier

« Il y a une grande diversité de clubs à New York et je vais leur servir de “sherpa” là-dedans », explique André Ménard. Où peut-on entendre des artistes établis dans des contextes intimes ? Il cite d’emblée trois adresses incontournables : le Blue Note, qui se démarque en offrant des résidences à des créateurs (cinq semaines consacrées à Robert Glasper à partir d’octobre), le Birdland (où Ron Carter va présenter son big band, « ce qu’il ne fait pas sur la route parce que c’est trop cher », dit André Ménard), et le vénérable Village Vanguard.

Des clubs à découvrir

Les endroits cités plus haut ne sont pas les seuls où il est possible de voir des pointures du jazz. André Ménard évoque pêle-mêle le Smalls (10e Rue), Arthur’s Tavern (rue Grove), le Mezzrow (aussi 10e Rue), le Jazz Standard (27e Rue) et le Smoke (rue Broadway, à la frontière de Harlem). Il s’attarde plus longuement sur le Dizzy’s Club, salle intime de 140 places du Lincoln Center associée à Wynton Marsalis, qui offre une vue sur des gratte-ciel, et l’Appel Room du même complexe, qui offre une vue sur Central Park.

La ville des possibles

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Bill Frisell (à droite) en compagnie de Thomas Morgan au Festival de jazz de Montréal en 2017

Du point de vue jazz, New York est la ville de tous les possibles. « Ça demeure la capitale des jazzmen aux États-Unis, les musiciens sont concentrés là », fait valoir André Ménard. Sa scène est vive 365 jours par année et les grands noms pullulent. Bill Frisell est ces jours-ci au Village Vanguard où se produiront aussi bientôt John Zorn, Chris Potter et Ravi Coltrane. Pas tellement loin de là, le Blue Note attend sous peu Billy Cobham et Pat Metheny. Danilo Perez et Jane Bunnett font partie des invités au Jazz Standard.

L’icône des icônes

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Le Village Vanguard, sur la 7e Avenue

Le cofondateur du Festival de jazz ne s’en cache pas : il a un faible pour le Village Vanguard, situé sur la 7e Avenue. « C’est le même sous-sol qu’en 1938. J’y ai vu des choses extraordinaires, raconte-t-il, comme Brad Mehldau et Pat Metheny il y a une quinzaine d’années. » Puis, il sert cette anecdote qui date des années 90. « Je connaissais la propriétaire et, après s’être assurée que je n’avais pas mon cellulaire avec moi – c’était de grosses boîtes grises à l’époque –, elle m’a assis à une table en me disant que des amis à elle allaient s’asseoir avec moi. C’était Robert Altman et Harry Belafonte ! C’est le genre de monde qu’on peut croiser au Vanguard. »