Balade nocturne sur le pont de Brooklyn, soirée au bar The Annex de Lower East Side, souper chic au restaurant WD-50, visite du Musée du Sexe. Chacun des amis ayant récemment séjourné à New York y est allé de sa suggestion pour mes courtes vacances hivernales dans la Grosse Pomme.

Ces conseils m'ont permis de frayer avec une certaine faune new-yorkaise. Mais c'est une tout autre faune qui a été mon coup de coeur du voyage: le zoo du Bronx.

 

La veille de mon retour, je lis cet article de la revue Time Out sur le «vrai quartier italien» de New York, situé au coeur du Bronx. Et qu'y a-t-il, non loin de l'«authentique Petite Italie» ? Le plus grand et le plus vieux zoo des États-Unis qui, selon le guide Lonely Planet, justifie à lui seul un trajet vers ce quartier au nord de Manhattan.

Je dois vous faire une confession. Je n'avais jamais visité un zoo de ma vie. Même pas celui de Granby. C'est donc avec un mélange d'excitation juvénile et de doute d'adulte (les animaux sont-ils bien traités?) que j'ai pris le métro vers le Bronx.

Il faut compter environ 40 minutes en métro de Times Square jusqu'à la station East Tremont Ave/West Farms Square (train 2 ou 5). Ajoutez une quinzaine de minutes de marche sur Boston Road jusqu'à la Zoo's Asia Gate (le zoo compte cinq entrées). J'aurais aussi pu prendre un autobus express de Manhattan sur Madison Avenue entre la 26e et la 99e rue (BxM11) ou y aller en voiture (stationnement de 12 $ pour la journée). Mais le trajet en métro est une expérience en soi. Plus on approche du Bronx, plus on se sent en minorité parmi les jeunes Noirs avec leurs gros écouteurs sur les oreilles, les mamans latinos et leur marmaille ainsi que des spécimens au look excentrique qui parlent tout seuls en buvant leur flasque d'alcool.

Première découverte à mon arrivée au guichet du zoo: c'est gratuit le mercredi (don suggéré). Et nous sommes mercredi! Sinon, cela coûte 15 $ par adulte et 11 $ par enfant (3 à 12 ans). Le zoo est ouvert 365 jours par année, de 10 h à 16 h 30 durant l'hiver.

Deuxième bonne nouvelle: à part quelques groupes scolaires, il n'y a personne. Étonnant, puisque le zoo attire deux millions de visiteurs par année. Les mercredis et les week-ends, le zoo reçoit parfois 35 000 visiteurs par jour.

Loin du trafic de Manhattan

Dès mon arrivée, j'ai vraiment l'impression d'être ailleurs. Très, très loin du trafic de Manhattan. Tout est calme ici. Les guides de voyage disent vrai: ce zoo est tellement grand (107 hectares) que c'est très difficile de tout voir en une journée. Cela devient carrément impossible quand on décide, comme moi, d'y passer trois heures. Il faut donc faire des choix.

J'opte pour le nouveau pavillon Madagascar ouvert en juin dernier. La chaleur humide du pavillon consacré aux bêtes de cette île située au large de l'Afrique de l'Est, dans l'océan Indien, contraste avec la fraîcheur de New York. Les vedettes sont sans contredit les lémurs (ou makis), ces magnifiques petits mammifères à museau pointu avec un pelage épais et une longue queue touffue. Après s'être laissé attendrir, on peut s'extasier devant d'immenses crocodiles ou être dégoûté par des coquerelles d'une espèce deux fois plus grosse que leurs consoeurs américaines.

Après ce bain de chaleur, j'ai eu envie d'aller profiter du soleil de fin novembre. Tout près du pavillon Madagascar, les lions de mer se font dorer la couenne sur des rochers. Un peu plus loin, deux tigres font leur ronde et passent à deux pouces de notre nez. Heureusement qu'une vitre nous sépare.

Dans les sentiers qui mènent aux différents sites en plein air (la montagne du tigre, les hautes terres de l'Himalaya et la forêt des gorilles du Congo, entre autres), on peut croiser à tout moment des paons colorés en liberté. S'il fait froid, le zoo conseille d'aller se réchauffer dans la maison des singes ou dans le pavillon du monde de la jungle, mais comme il fait beau, ce sera pour la prochaine fois.

Lors de ma visite, les zèbres, les lions et les girafes jouaient encore dehors. Il faut payer un supplément de 3$ pour observer les gorilles du Congo. C'est pour la bonne cause: la conservation de l'espèce dans son habitat naturel africain. Mes doutes sur le traitement des bêtes en captivité sont vite dissipés.

Huîtres, pasta et cannoli

Trois heures de balade à travers l'Afrique et l'Asie (avec un minimum d'imagination) creusent l'appétit. Direction: avenue Arthur, le coeur de la «Petite Italie du Bronx», situé au sud de la Fordham University, entre le Bronx Park et la 3e Avenue. On peut manger une entrée sur le trottoir. Un poissonnier ouvre des huîtres devant sa boutique et propose tout ce qu'il faut pour les déguster (sauce piquante et citron).

Pour le plat principal, il ne reste plus qu'à choisir l'un des nombreux restaurants de pâtes ou pizzerias du coin. Chez Roberto, rue Crescent, entre Arthur et Hughes, des travailleurs de la construction engloutissent leurs raviolis à la poire et au fromage bleu, puis mettent de la grappa dans leur café à l'heure de lunch. J'opte pour les mêmes pâtes, mais à cette heure, je trouve plus sage de prendre un Perrier.

Avant de reprendre le métro vers Manhattan, je fais un dernier arrêt dans une boulangerie de la rue Arthur où l'on remplit les cannoli de crème pâtissière au moment de les servir aux clients pour éviter que la croûte de pâte frite perde son croquant. En soirée, dans l'avion qui me ramène à Montréal, j'ai encore un goût sucré dans la bouche et une envie de passer plus de temps dans le Bronx à mon prochain séjour à New York.

www.bronxzoo.com