Ils skient depuis quelques années déjà et se débrouillent. L'adolescence pointe le bout de son nez. Vous voulez leur faire suivre des cours de ski, qu'ils se perfectionnent un peu, bougent au lieu de faire du ski de chalet. Mais ils rechignent devant la perspective d'être encadrés et de suivre des règles. Sachez qu'on trouve de plus en plus de cours de ski «alternatifs» qui feront oublier à vos jeunes qu'ils sont en train d'apprendre.

Apprendre à sauter

Cela vous terrorise peut-être de voir votre enfant se lancer dans les immenses sauts glacés ou les rails des parcs à neige. Mais l'empêcher d'y aller ne lui en donnera que plus envie. Pourquoi ne pas l'inscrire à un cours où il apprendra à améliorer sa technique et à éviter quelques bobos, et qui entretiendra chez lui la flamme de la glisse? «Aucun parent ne pourra empêcher son jeune d'aller dans le parc à neige! Que ce soit avec nous ou seul, votre jeune va le faire», lance le directeur de l'école de glisse de Stoneham, Christopher Karn.

«Les jeunes voient les plus vieux dans le parc et trouvent ça cool, mais c'est trop dur pour eux. Ils ont besoin d'encadrement. Il faut bien les initier à un environnement un peu moins sécuritaire qu'une piste et les envoyer vers quelque chose de logique.»

«On va commencer par des modules faciles, des petites boîtes pour leur montrer comment glisser là-dessus. C'est une nouvelle texture. Quant aux sauts, on va leur montrer à avoir la bonne vitesse, la bonne impulsion», poursuit-il. Stoneham offre ces cours aussi tôt qu'à 5 ans.

«Je me souviens d'un jeune qui était énervé à l'école, n'avait peur de rien, ne réfléchissait pas. Quand on était dans le parc, je lui disais: ‟Tu ne visualises pas tes sauts. Il faut que tu penses." On met donc des petits feux rouges des fois», ajoute Antoine Tétreault-Paquin, directeur de l'école de ski La Réserve.

«Ça permet de ramener positivement le volet parc à neige, qui a toujours été un peu mal vu, que les gens associent à des skieurs moins en contrôle. On maximise le fun tout en apprenant», dit Étienne Meunier, directeur de l'école de glisse du mont Orford.

Nouvelles disciplines

Vous vous souvenez de ces spectaculaires disciplines qui ont fait leur entrée récemment aux Jeux olympiques d'hiver, le skicross et le snowboardcross? Si vous avez la chance de skier dans l'une des rares stations où l'on enseigne ces disciplines, comme au mont Sainte-Marie, en Outaouais, il pourrait faire le bonheur de vos jeunes casse-cou.

«Tous les jeunes ne veulent pas faire de la course traditionnelle, ils trouvent ça trop sérieux. Nos jeunes apprennent à absorber des rouleaux, à bien calculer leurs sauts, le tout à haute vitesse. Ça leur donne une grande confiance en skis », explique Wendy Desormeaux, directrice de l'école de ski du mont Sainte-Marie.

«Nous avons un groupe de 70-75 athlètes de 8 ans et plus. Certains ont déjà fait de la course. Ils doivent être au moins de niveau intermédiaire pour suivre ce cours. Certains le font juste pour le plaisir, d'autres, dans notre groupe élite, visent de faire des courses», décrit-elle.

Il n'y a pas encore de circuit québécois très développé dans cette discipline, contrairement à l'Ontario. «Mais ça devrait venir», croit Mme Desormeaux.

Sous-bois et bosses

Pour d'autres, c'est le freeride, la vraie liberté.

«Le freeride vient avec un tempérament. Ça va très bien pour les jeunes qui ne feraient pas de compétition et décrocheraient d'autres cours. Ils adorent le ski, mais pas dans un cadre trop serré», estime Antoine Tétreault-Paquin, de La Réserve.

«Ils respectent un cadre toute la semaine à l'école. Et juste du snowpark tout le temps, ça ne forme pas de si bons skieurs», explique Antoine Tétreault-Paquin, de La Réserve.

«L'ADN de notre montagne est différent. Nous sommes plus dans le ski de forêt, avec le côté sud de la montagne qu'on ne travaille pas», décrit-il. Cette année, il ajoutera des cours de bosses à son offre.

Au mont Orford, on offre un cours qui s'appelle Orford Extrême aux skieurs de 7 ans et plus. «C'est un programme pour apprendre autrement. On apprend avec des tactiques ouvertes. On va dans le parc à neige, dans les sauts, les bosses, des fois, on skie à reculons en faisant des 360 sur place. On va dans les sous-bois. On en a de très beaux. On élimine ce qui est excessivement technique, mais on permet à notre corps de comprendre le mouvement», explique Étienne Meunier.

C'est efficace?

Au-delà d'assouvir les désirs de cascades de vos jeunes, est-ce que tous ces cours leur apprennent à bien skier?

«C'est bon d'apprendre à sortir de sa zone de confort. Avoir un bon équilibre en piste et apprendre à garder cet équilibre si on est déstabilisé dans les bosses, les sous-bois. L'Alliance des moniteurs de ski du Canada, et de planche aussi, utilise de plus en plus les parcs à neige comme outil pour développer les habiletés d'équilibre», rappelle Christopher Karn.

«Quand on est habile à faire de tout, dans des conditions plus difficiles, tout devient ensuite plus facile», considère M. Meunier.

Photo fournie par l’école de ski du mont Sainte-Marie