Vaste projet à Owl's Head, sauts de rocher dans les Chic-Choc, le Massif-du-Sud qui va changer de mains: que nous réserve la prochaine saison de ski ?

ON VOIT TRÈS GRAND À OWL'S HEAD

Quelque 200 millions dans un projet immobilier alimenté en électricité par Tesla, du ski de haute route en soirée à la lampe frontale, les ambitions sont grandes à Owl's Head, qui a changé de mains cet été.

La famille Korman a annoncé en août la vente de la belle, mais vieillissante station à la corporation Sommet Memphrémagog, menée par l'homme d'affaires local Gilles Bélanger. Si le groupe est très ambitieux, les changements ne seront pas visibles dès cet hiver, la transaction nécessitant encore quelques mois avant sa finalisation.

Mais l'été prochain commencera le boulot de conversion en station quatre saisons. De l'immobilier « vert », un système d'enneigement haute-performance, et de nouvelles remontées font partie des plans. Le tout alimenté en électricité grâce à une ferme solaire située près du golf. « Nous travaillons déjà avec Tesla pour l'accumulation de l'énergie solaire ainsi que l'Université de Sherbrooke et Hydro-Québec, pour le parc solaire et le réseau privé approvisionnant les résidences, remontées et système de neige de culture », explique M. Bélanger. On vise ainsi à réduire le coût d'approvisionnement en électricité, un enjeu majeur pour toutes les stations de ski du Québec depuis plusieurs années.

Autre innovation : on veut développer le ski de soirée « autonome ». Les skieurs sont ainsi équipés d'un casque muni d'une lampe de 1000 lumens. Il sera possible d'utiliser le télésiège ou de grimper avec des peaux d'ascension dans des sentiers balisés.

DES « PILLOWS » FOUS DANS LES CHIC-CHOC

Les amateurs de ski extrême en rêvent. Mais il faut savoir les trouver, parce qu'ils sont à peu près inexistants dans nos stations québécoises. On parle d'oreillers. D'oreillers de neige ! Ces successions de petits rochers qui, une fois couverts de poudreuse, se transforment en autant de petits tas de duvet blanc sur lesquels les meilleurs skieurs aiment descendre en sautant d'un à l'autre. Le groupe Chic-Chac, à Murdochville en Gaspésie, qui se révèle de plus en plus comme La Mecque des « freeriders » dans l'est de l'Amérique, a décidé d'en inventer. « Ce sont des plateformes suspendues qui se trouvent après une plateforme régulière, on doit donc sauter de la première plateforme sur la deuxième qui se situe plus bas, pour ainsi avoir comme un ''pillow line'' », explique-t-on chez l'entreprise des monts Chic-Chocs qui offre du ski en chenillette sur plusieurs sommets environnants. Les photos de l'installation de ces oreillers sont à faire peur. Aurez-vous le courage d'essayer ?

ENFIN UN HÔTEL AU VALINOUËT 

Avec sa neige naturelle toujours abondante, la belle station des monts Valin, au nord de Saguenay, fait rêver les skieurs du sud qui dépriment à chaque redoux hivernal. Mais si un impressionnant village alpin y a poussé depuis quelques décennies, il est difficile pour le visiteur d'y loger, seuls quelques chalets pouvant y être loués. Le groupe C Hôtels, propriétaire notamment de la Cache à Maxime en Beauce, y planche sur un ambitieux projet de condos-hôtel, la Cache des Monts-Valin. L'établissement sera connecté au chalet de la station, qui sera aussi reconstruit, l'actuel ayant bien triste mine. Les 50 unités locatives seront vendues à des particuliers, qui pourront l'occuper 10 % du temps, le reste étant disponible à la location, permettant aux propriétaires d'engranger des revenus. Les unités seront mises en vente sous peu, pour une ouverture souhaitée pour la saison 2018-2019. Un an plus tard que prévu.

VENTE EN VUE POUR LE MASSIF-DU-SUD

Secret bien gardé, la station de Saint-Philémon, dans Bellechasse, au sud de Québec, offre un terrain pentu et beaucoup de neige. Mais la saison qui s'amorce a fini par virer au vinaigre lorsqu'un conflit entre le propriétaire et la municipalité a culminé par un ultimatum : le Massif-du-Sud devait payer 850 000 $ de taxes impayées au village pour la fin octobre, faute de quoi Saint-Philémon ferait saisir la montagne. La station se retrouvait à court de moyens en raison de l'échec d'un projet immobilier. In extremis, le Massif a payé, garantissant une saison de ski cet hiver et facilitant l'embauche du personnel nécessaire pour lancer la saison de ski. Mais du même coup, la station a été mise en vente. « Je veux vendre, car je veux que l'endroit se développe », a déclaré le propriétaire, Alain Contant, au Soleil.

SUR LA NEIGE DE L'HIVER DERNIER

De jeunes skieurs acrobatiques ont entamé leur saison dès le 11 novembre sur une pente de la Forêt Montmorency, cette grande forêt de recherche de l'Université Laval au nord de Québec. Et ce n'est pas parce qu'il y a neigé plus tôt qu'ailleurs. Au printemps dernier, on a enseveli sous des tonnes de copeaux de bois des milliers de mètres cubes de neige artificielle fabriqués tout l'hiver, lui permettant de passer l'été sans fondre. Une fois la fraîcheur revenue, on a étendu la neige sur une pente et façonné des sauts. Aller s'entraîner en Europe ou dans l'Ouest canadien en début de saison n'est pas à la portée de tous les jeunes athlètes, qui ont trouvé là une solution de rechange économique. Ce procédé est utilisé depuis cinq ans pour lancer la saison de ski de fond. Mais c'était une première pour le ski alpin.