Pour le ski alpin, Banff est unique en Amérique du Nord. Pas d'appartements à un million de dollars au pied des pentes. Pas de village en carton-pâte. Pas le tintamarre du jet-set. Simplement un immense territoire protégé, regorgeant de panoramas grandioses, avec d'incroyables pentes de ski à dévaler sans fin.

Bienvenue dans le plus vieux parc national du Canada!

Banff, paradis de neige. Assurément. Les skieurs profitent ici de l'une, sinon de LA plus longue saison de ski en Amérique du Nord, de novembre à la mi-mai. «Et les stations ne ferment pas au printemps par manque de neige, mais en raison d'une pénurie de skieurs!» affirme Daniel Brideau, moniteur de ski québécois exilé à Banff.

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Dans cette aire protégée de 6600 km2, trois stations accueillent les adeptes de la glisse: Sunshine Village, Lake Louise et Mt. Norquay. Trois stations à la personnalité très différente. Le plaisir d'aller à Banff, c'est de les essayer toutes, en profitant de la passe triple vendue par Ski Banff/Lake Louise (400$ pour 5 jours de ski sur 7 jours).

Premier arrêt: Sunshine Village, à 20 minutes de Banff. À partir du stationnement, nulle trace de cette importante station. Pour accéder aux pentes de ski, il faut d'abord prendre une télécabine ultrarapide qui nous transporte, en une quinzaine de minutes, dans une autre vallée! Au point d'arrivée, on se trouve au creux d'un amphithéâtre en forme d'arc sillonné de 107 pistes, réparties sur trois montagnes et sur deux provinces, l'Alberta et la Colombie-Britannique.

Deux éléments naturels font de Sunshine Village une station bénie des dieux. Son élévation (la station chevauche la Continental Divide, la ligne de séparation des eaux) rend presque inutile la fabrication de neige artificielle. Accumulation moyenne d'or blanc: neuf mètres par année. L'autre qualité divine, c'est que les vues y sont hallucinantes. En accédant pour la première fois au sommet de Lookout Mountain, on n'a pas assez d'yeux pour en profiter. Émerveillé, on en oublie la raison de notre visite: le ski! Seul bémol, au paradis de la glisse, le soleil se fait très discret, d'où les sobriquets dont les gens de l'endroit affublent les lieux: «Noshine Village» ou «Wipe Out Village». C'est qu'ici, la brume fait du surplace, tellement que contempler un ciel bleu relève du miracle... ou presque.

Photo: fournie par Tourisme Banff et Lake Louise

Skieur à Sunshine Village, à Banff

Ski à l'européenne

Deuxième arrêt, Lake Louise Mountain Resort, où se tiennent chaque année les épreuves de la Coupe du monde de ski alpin, la seule station canadienne à accueillir ainsi l'élite mondiale, féminine et masculine. Ce qui ne veut pas dire que les 139 pistes ne s'adressent qu'aux Erik Guay de ce monde. «Chaque télésiège permet d'accéder à des pistes faciles», souligne Sandy Best, porte-parole de la station.

Selon M. Best, qui a travaillé longtemps à Courchevel, en France, ce centre de ski offre ce qu'il y a de plus près en Amérique du Nord d'une expérience de ski à l'européenne. Ici, on a l'impression d'explorer, de télésiège en télésiège, un domaine infini de pistes. Pour arpenter les quatre montagnes, il faut compter au moins une semaine intense. Et encore là, ça ne suffit probablement pas.

Souvent boudée par les visiteurs, la troisième station de Banff, Mt. Norquay, s'avère minuscule par rapport à ses deux soeurs, comme le prouvent ses 190 acres de domaine skiable, contre 4200 pour Lake Louise et 3358 pour Sunshine Village. Par contre, ce centre de ski ne se trouve qu'à quelques minutes du village de Banff. Il s'agit de la montagne rêvée pour une excursion en famille.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, l'hiver reste la basse saison à Banff, car la faune impressionnante (grizzlys, wapitis, etc.) de ce parc attire deux fois plus de visiteurs en été. Les hôtels, moins remplis, offrent donc des prix plus raisonnables aux skieurs. On en profite!

Deux hôtels légendaires

Impossible de faire un saut dans le parc national de Banff sans s'extasier devant le charme de ses deux hôtels légendaires, le Banff Springs et le Château Lake Louise. Ces deux monuments historiques ont été érigés par William Van Horne, directeur général du Canadien Pacifique, peu de temps après la création du parc national en 1885. Sa philosophie: «Puisque nous ne pouvons exporter le paysage, nous importerons les touristes!»

Le premier hôtel à voir le jour, le Banff Springs, a été construit en 1888 pour accueillir la clientèle huppée qui venait se prélasser dans les sources thermales du mont Sulphur, situé à proximité du village de Banff. De style château, comme tous les hôtels du CP (à l'instar du Château Frontenac), cet établissement féerique est planté dans un majestueux décor montagnard, dans la vallée de la rivière Bow.

Deux ans plus tard, M. Van Horne a fait construire le Château Lake Louise, sur les rives du fameux lac aux eaux émeraude, face au glacier Victoria. De taille modeste et en bois rond, il est destiné d'abord aux aventuriers. Aujourd'hui, il ne reste plus rien des billots, mais l'établissement conserve son esprit d'origine. Unique, l'hôtel emploie deux guides de montagne pour accompagner les clients dans leurs aventures. Comme à la belle époque!

Les frais de ce voyage ont été payés par Travel Alberta.

Photo: fournie par Fairmont

Le Château Lake Louise situé au pied des montagnes.