Le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO a enregistré, la semaine dernière, 22 nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial, qui comptera désormais 851 inscriptions. Le canal Rideau devient le 14e site canadien et le premier d'Ontario à figurer sur la fameuse liste.

L'inscription du Canal Rideau coïncide avec le 175e anniversaire de l'inauguration de cette voie d'eau qui relie Ottawa à Kingston. Aménagé à des fins militaires, le canal a d'ailleurs donné naissance à la ville d'Ottawa. La ville n'existait pas, lorsque le gouvernement britannique a décidé la construction du canal qui devait servir, à l'origine, à acheminer l'approvisionnement et les munitions aux troupes postées à la frontière américaine. En choisissant d'établir son camp de base au confluent de la rivière Rideau et de celle des Outaouais, le lieutenant-colonel John By a donné l'impulsion nécessaire à la création de l'agglomération qui allait devenir la capitale du pays, un quart de siècle plus tard. Présentée par Parcs Canada, qui gère les sites canadiens du patrimoine mondial, la candidature du canal a été agréée parce que son aménagement date «de la grande époque de la construction de canaux en Amérique du Nord au début du XIXe siècle» et qu'il a conservé «la plupart de ses structures d'origine».

Deux grandes icônes touristiques font leur entrée sur la liste : l'Opéra de Sydney et le Fort rouge de Delhi. Le premier, parce qu'il s'agit d'une «oeuvre architecturale majeure qui associe divers courants créatifs tant du point de vue de la forme architecturale que de la conception structurelle». Le second, parce qu'il symbolise la créativité et le raffinement de l'empire musulman des Grands Moghols, qui régnèrent sur le nord de l'Inde pendant plusieurs siècles.

Le centre historique de Bordeaux - le Port de la Lune - devient le 31e site français admis sur la liste. On y trouve un ensemble impressionnant de bâtiments néo-classiques datant du XVIIIe siècle. En Grèce, la vieille ville de Corfou est inscrite en tant que «ville portuaire fortifiée de la Méditerranée, exceptionnelle par son intégrité et son authenticité». Parmi les sept sites européens accédant au patrimoine mondial, on relève encore les vignobles en terrasses du Lavaux, qui s'étendent entre Lausanne et Montreux, et le pont Mehmed Pacha Sokolovic de Visegrad, qui devient, après celui de Mostar, le second pont de Bosnie-Herzégovine à figurer sur la liste.

Parmi les autres nouvelles inscriptions figurent quatre sites africains (trois écosystèmes et un site préhistorique en Namibie); la ville de Samara, en Irak, qui abrite des vestiges de l'Empire abbasside ; et le campus de l'Université de Mexico, considéré comme un symbole de la modernité en Amérique latine.

Une trentaine de biens patrimoniaux sont considérés comme des sites en péril. Quatre sont maintenant considérés comme «sauvés», grâce aux efforts de préservation dont ils ont fait l'objet. Il s'agit du parc national des Everglades, aux États-Unis, de la Réserve de biosphère du Rio Plátano, au Honduras, des palais royaux d'Abomey, au Bénin et de la Vallée de Katmandou, au Népal. Trois sites ont été ajoutés à la liste des biens menacés : les îles Galápagos, en Équateur, le parc national du Niokolo-Koba, au Sénégal, et la ville archéologique de Samarra, en Iraq.