C'est l'histoire d'un gars, étudiant à la maîtrise en biologie, dont le destin semblait tout tracé. Il aimait ça, la biologie. «J'aimais ça, travailler dans un lab.»

C'est l'histoire d'un autre gars, aussi étudiant en biologie, dont le destin, lui aussi, semblait tracé d'avance. Lui aussi, il aimait bien ça, la biologie.

Or, voilà que les deux gars en question se sont rencontrés. Le deuxième, pour faire un stage dans le lab du premier. C'était au milieu des années 90.

Voilà également que le deuxième avait aussi une autre passion que la bio. Un autre dada: la bière. Un dada qu'il s'est vite mis à partager avec son équipe, les vendredis après-midi, «quand on prenait ça plus relax...» Et disons qu'il a fait des adeptes.

«J'ai commencé à brasser quand j'étais au cégep», se souvient-il. Lui, c'est Jean-François Gravel, au titre un peu pompeux de «maître brasseur». C'est lui le «Dieu», du Dieu du Ciel, comme il se plaît à dire à la blague.

Bien sûr, s'il brassait, c'était d'abord pour des raisons économiques. «Ça revenait à 22 cennes la bouteille!» Puis il y a pris goût. Au lieu de se limiter aux kits vendus en boutique, il s'est mis à jouer  avec la matière première. Et le biologiste en lui n'avait pas peur de manipuler différentes souches de levure en même temps, savait travailler dans un environnement aseptisé, et aimait ça. Et visiblement, il ne s'y prenait pas trop mal.

«Moi, je l'ai trouvée bonne, sa bière. Alors je lui ai demandé s'il avait des projets.» Lui, c'est Stéphane Ostiguy, le premier gars de biologie, et cofondateur de la microbrasserie. Des projets, donc? «J'avais une idée vague de faire quelque chose de plus professionnel, mais je ne suis pas entrepreneur, confie Jean-François. Alors quand Steph m'a proposé de partir en affaires, c'est sûr que j'ai dit oui!»

S'ils ne savaient pas trop à l'époque dans quoi ils s'embarquaient, ils avaient néanmoins une vision: offrir les meilleures bières possibles, un choix varié, en misant avant tout sur la qualité (et en lésinant, s'il le fallait, sur la qualité de la chaîne stéréo ou le nombre d'employés). C'est ainsi qu'ils ont longtemps bûché seuls, ils ont creusé eux-mêmes le sol dans leur bar de l'avenue Laurier, et eu recours à leurs blondes respectives pour donner un coup de main au service...

Résultat? Quelque 10 années après l'ouverture de leur brasserie de l'avenue Laurier, ils ont ouvert, en 2007, une microbrasserie et un bistro à Saint-Jérôme. «On n'arrivait plus à faire assez de bière ici!» Ils y brassent et embouteillent désormais l'équivalent de 600 caisses de 24 de Fumisterie, Route des épices et autres Péché mortel, deux ou trois fois par semaine, en plus de collectionner les prix et les trophées. Pas mal, pour un gars qui a commencé à brasser pour économiser un brin, dans le sous-sol de sa mère...

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Dieu du Ciel


29, av Laurier O, Montréal, 514-490-9555 et 259, rue de Villemure, Saint-Jérôme, 450-436-3438

www.dieuduciel.com

En vente dans la plupart des dépanneurs, épiceries, et autres Marché des saveurs (marché Jean-Talon), à Montréal. Pour les points de vente ailleurs au Québec ou au Canada, consultez le site de la microbrasserie.

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Cinq endroits où savourer de la bière à Montréal *



1. Le Benelux:
245, Sherbrooke O, 514-543-9750



2. Le Cheval blanc: 809, Ontario E., 514-522-0211

3. L'Amère à boire: 2049, Saint-Denis, 514-282-7448

4. Brouehaha, Maison des Brasseurs: 5860, avenue de Lorimier, 514-271-7571



5. Brasseurs de Montréal: 1483, rue Ottawa, 514-788-4505

* Proposés par Stéphane Ostiguy