Il pleut, c'est frisquet et le sommet du mont Tremblant se perd dans la brume. Voilà trois bonnes raisons de nous reposer dans notre chambre d'hôtel. Mais, peu importe la météo, notre résolution est prise. On grimpera le mont Tremblant à pied ! À nous la conquête du plus haut sommet des Laurentides !

À partir du village piétonnier d'Intrawest, cinq sentiers mènent au sommet de Tremblant : le Grand Brûlé (6,5 km) ; les Caps (5 km) ; le Johannsen (10 km) ; le Grand Prix des couleurs (4,1 km), ainsi que le Vertigo (6 km). Mais lequel choisir ? Selon la carte offerte au centre d'activités du village, il semble que le Grand Brûlé combine le plus d'éléments gagnants : un parcours en forêt (et non dans une piste de ski) et une succession de points de vue. En prime, un barrage de castors en chemin. Que demander de plus !Premier obstacle au départ : les touristes japonais. Ils viennent par milliers en cette saison pour voir les couleurs. Conséquence : ils sont si nombreux au pied de la montagne que c'est l'équivalent de l'heure de pointe sur le pont Champlain. Clic clic clic, ils prennent des photos sans arrêt. On avance à pas de tortue.

Mais les Japonais ont bien raison de prendre leur temps. La première portion du sentier, qui se trouve directement en dessous de la télécabine, est féerique. On longe un ruisseau qui se jette en bas d'une falaise, et on marche sur d'étroits escaliers en bois rond. Typique et charmant.

Au bout d'une vingtaine de minutes de marche, les Japonais sont derrière nous. On peut enfin prendre un bon rythme. Sillonnant le massif entre le Versant Sud et le Versant Soleil, le sentier du Grand Brûlé nous donne quelques difficultés. On marche régulièrement sur des affleurements rocheux qui se transforment en patinoire en raison de la pluie et du tapis de feuilles mortes qui les recouvre. Les racines et la boue font le reste pour nous compliquer la vie. Chose certaine, on ne l'aura pas facile.

Plus on grimpe en altitude, plus le sentier se fait pentu, plus le brouillard se fait épais. On doit se rendre à l'évidence : on aura zéro point de vue au sommet. Toutefois, les éclaircies, les ruisseaux et les petits lacs de montagne que l'on croise en chemin rendent l'expérience stimulante. Et que dire des couleurs !

Au bout de deux heures et quart d'efforts, qui retrouvons-nous au sommet ? Nos amis japonais, qui débarquent en grand nombre de la gondole comme si c'était du métro de Tokyo ! Dans la foule, les vrais randonneurs sont facilement repérables. De la boue recouvre leurs pantalons jusqu'aux genoux et la sueur perle de leur front ! Nous savourons notre conquête en buvant un expresso au resto Grand Manitou, plaisir qu'un randonneur a rarement le bonheur de vivre. La civilisation a ses bons côtés !

Des rapaces en action

À 14 h 30, Goliath, le pygargue à tête blanche, Einstein, l'urubu à tête noire, Dora, la crécerelle d'Amérique, et Sunshine, l'effraie des clochers, nous ont donné rendez-vous sur la piste Beauchemin pour leur spectacle d'oiseaux de proie.

Présenté jusqu'au 12 octobre à 875 mètres d'altitude (et de retour l'an prochain), Évolution... des dinosaures aux rapaces permet de se familiariser avec ces puissants chasseurs, longtemps considérés par l'homme comme des animaux nuisibles.

Ici, pas besoin de jumelles pour admirer les rapaces. Les fauconniers qui s'occupent du dressage de ces animaux vous les présentent de près. De si près qu'on pourrait même les toucher. En volant d'un perchoir à l'autre, ces oiseaux au vol gracieux frôlent littéralement notre tête. Quelle vélocité ! Pour voir le grand-duc d'Amérique et ses amis en action, il en coûte 9,75 $ par adulte, mais c'est un bon investissement. Les enfants adorent.

Pour le retour à la base, la télécabine était trop tentante. Pour 7 $, nous sommes retournés au village en 13 minutes. Le temps ainsi économisé nous a permis de profiter davantage du spa extérieur de notre hôtel. Quelle bonne décision !

Les frais d'hébergement ont été payés par l'hôtel Fairmont Tremblant.