Dans les champs, les canneberges se font timides, presque invisibles alors qu'elles sont encore accrochées aux vignes. C'est tout le contraire lors de leur récolte. Les terres, inondées, deviennent d'un rouge éclatant.

Dans le Centre-du-Québec, on cultive près de 90 % de la production québécoise de canneberges. Au cours des 15 dernières années, les producteurs se sont multipliés. D'une poignée au départ, ils sont maintenant une cinquantaine.

 

La canneberge pousse à merveille dans les sols de la région. Ils sont juste assez acides pour cette éricacées, une proche cousine du bleuet. Le fruit grandit non pas dans des arbustes, mais plutôt sur des vignes. De blanc, il rougit pour obtenir sa belle couleur. Il devient mûr pour la récolte, qui s'effectue de la fin septembre à la fin octobre.

Le champ dans lequel se trouvent les fruits, un immense bassin creusé dans le sol, est rempli d'eau. Une batteuse le traverse et secoue les vignes. Les canneberges, maintenues par un simple fil, se décrochent alors du plant. Plus légères que l'eau - l'intérieur est rempli d'air - elles montent à la surface et flottent.

Des employés marchent alors dans le champ submergé. Avec de longs et larges rubans, ils tirent les petits fruits vers une pompe. Celle-ci achemine les canneberges dans le camion.

«L'eau est en fait un moyen de transport qui permet de réduire la main-d'oeuvre. L'eau sert aussi à protéger les plants. C'est le rôle de la glace qui recouvre les champs en hiver», note Martin LeMoine, producteur et président de Fruit d'or, un transformateur de canneberges.

Les fruits se retrouveront ensuite à l'usine, où ils seront nettoyés avant d'être envoyés pour la transformation.

Les canneberges se mangent rarement fraîches. Les fruits sont assez acides. Elles sont souvent consommées en jus. Elles sont aussi séchées. «On les fait alors tremper dans du jus de pomme ou d'ananas. Ça permet de les sucrer un peu, mais de façon naturelle», note M. LeMoine.

Les canneberges auraient aussi des vertus bienfaisantes pour la santé. Avant l'arrivée des Européens, les autochtones les utilisaient pour guérir le scorbut. Aujourd'hui, ses produits dérivés se retrouvent entre autres dans des cosmétiques.

Le Centre d'interprétation de la canneberge, à l'ombre de l'église de Saint-Louis-de-Blandford, organise des visites chez les producteurs. Des remorques tirées par un tracteur amènent les visiteurs dans les champs. Il est également possible d'acheter des produits transformés sous le chapiteau du Centre. C'est la dernière fin de semaine de la saison pour profiter de ces activités. car le Centre d'interprétation fermera le 19 octobre.

www.canneberge.qc.ca Tél.: 819-364-5112



Photo: PC

Des oies blanches en plein vol.

Blanches oies...

Chaque année, le Centre-du-Québec reçoit les oies des neiges au printemps et à l'automne. Les grandes migratrices s'arrêtent ici quelques jours au cours de leur long voyage.La migration la plus massive se fait au printemps. Il y a alors des centaines de milliers d'oies qui s'arrêtent dans les plaines inondées en bordure du lac Saint-Pierre, à la hauteur de Baie-du-Febvre principalement.

À l'automne, on en dénombre une cinquantaine de milliers dans ce secteur. On les voit pendant quatre semaines. Elles continuent ensuite leur route vers les États-Unis.

Les meilleurs moments pour les observer dans les champs près du lac Saint-Pierre sont en matinée et à la tombée du jour. Dans la journée, elles n'hésitent pas à voler des kilomètres pour trouver de la nourriture.

Dans le Centre-du-Québec, il y a quelques endroits où voir l'oie des neiges à l'automne. Il y a bien sûr à Baie-du-Febvre, près du Centre d'interprétation de la municipalité, malheureusement fermé les week-ends d'automne.

Il y a également le stationnement de la Société d'aménagement récréatif pour la conservation de l'environnement du lac Saint-Pierre (SARCEL), situé à trois kilomètres à l'est du village, en bordure de la route 132.

À Nicolet, on peut en observer du côté du parc écologique de l'Anse-du-Port, tandis qu'à Victoriaville, elles s'arrêtent au réservoir Beaudet, près d'où passe une piste cyclable. Dans la région, on peut goûter l'oie en automne.

Le restaurant Baraka, à Baie-du-Febvre, en propose sur son menu. Même chose pour l'Auberge Godefroy, à Bécancour. Il s'agit d'oies d'élevage et non pas d'oies sauvages.

Repères

> Se rendre à

Saint-Louis-de-Blandford En provenance de Montréal, il faut emprunter l'autoroute 20 jusqu'à la sortie 228. Le Centre d'interprétation de la canneberge se trouve au 80, rue Principale. C'est de là qu'ont lieu les départs pour les cannebergières environnantes. Tourisme Bois-Francs propose un Forfait canneberge, qui comprend notamment la visite, le souper et la nuitée.

Baie-du-Febvre Il faut prendre l'autoroute 20 en direction est pour ensuite emprunter la route 255 Nord. Tout au bout, on rejoint la route Marie-Victorin. Baie-du-Febvre se situe en bordure du fleuve, entre Sorel et Nicolet.

> Infos

Centre d'interprétation de Baie-du-Febvre 420, route Marie-Victorin Baie-du-Febvre Tél.: 450-783-6996, www.oies.com Ouvert du mardi au vendredi cet automne, ce centre présente une courte exposition sur la faune du lac Saint-Pierre, dont les oies des neiges et les canards. Il y est aussi question des poissons et amphibiens de cette réserve de la biosphère de l'UNESCO.

> Dormir et manger

Auberge Godefroy 17 575, boul. Bécancour Bécancour Tél.: 1-800-361-1620, www.aubergegodefroy.com Ce très bel hôtel quatre étoiles compte 71 chambres. On y mange très bien. Le menu varie au cours de l'année pour mettre en valeur les produits de la saison, tels que la canneberge et l'oie à l'automne.

Restaurant La Baraka 391, rue Principale Baie-du-Febvre, www.labaraka.qc.ca Ce restaurant sert différents plats à base d'oie tout au long de l'année. Il se spécialise aussi dans les poissons qu'on retrouve dans le lac Saint-Pierre, dont la perchaude.

> Activités

Réservoir Beaudet Rue Garand, Victoriaville Tél.: 819-357-8247 Une piste cyclable longe le lac du Réservoir Beaudet. Des sentiers pédestres permettent aussi de découvrir ce lieu fréquenté par les oies des neiges et les ornithologues.

Parc écologique de l'Anse-du-Port ch. du Fleuve Ouest, Nicolet Tél.: 819-293-6901, www.ville.nicolet.qc.ca Deux passerelles en bois sur pilotis donnent accès à ce marais, qui possède une faune et une flore très riches. L'une d'elles mène aux rives du fleuve. On trouve tout au long des panneaux explicatifs sur la nature environnante et une haute tour d'observation.