Le 18 juin dernier, le cinq-mâts Club Med 2 reprenait la mer, après six mois d'arrêt en Italie pour rafraîchissement de son design intérieur et montée en gammes de ses services et équipements. À cette occasion, 150 journalistes venus de 14 pays - dont l'Inde, l'Australie, le Japon, les États-Unis, etc. - ont effectué une minicroisière à bord du Club Med 2.

Comme c'est la tradition depuis sa mise à la mer en 1992, le «nouveau» Club Med 2 a quitté le port de Nice sur la musique du film 1492: Christophe Colomb, composée par Vangelis (pratique que bien des croisières lui ont piquée, semble-t-il!), sous un ciel parfaitement bleu. Ciel tout aussi bleu le lendemain, à Portofino, quand les ministres du Tourisme français et italien sont venus lancer officiellement ce Club Med 2 amélioré - la hauteur vertigineuse des souliers argent de la ministre italienne Vittoria Brambilla a toutefois volé un peu la vedette au cinq-mâts (jugez-en en regardant notre reportage photo sur Cyberpresse)!

 

Depuis 2004, le Club Med a décidé de mettre le cap sur une clientèle à revenus plus élevés, multipliant les villages et les espaces classés «cinq tridents», plus luxueux. Déjà, son bateau de croisière Club Med 2 s'adressait à une certaine élite. Mais pour attirer une clientèle véritablement internationale, l'entreprise a décidé de moderniser son cinq-mâts goélette: décoration intérieure design, rénovation de son hall nautique, intégration d'un nouveau spa en collaboration avec la grande maison de beauté Carita, ajout du champagne aux boissons offertes gratuitement, incorporation de deux nouveaux saunas, d'un hammam et d'une salle de gym dernier cri, etc.

Cela s'ajoute à ce qui fait vraiment le charme du Club Med 2: comme il est relativement «petit» (ses 187 mètres de long accueillent tout au plus 372 passagers, traités aux petits soins par 200 membres d'équipage), le cinq-mâts peut s'arrêter dans de nombreux ports inaccessibles aux gros paquebots de croisière. On finit effectivement par s'y sentir comme si c'était un peu «notre» voilier, et ses huit ponts extérieurs offrent la possibilité de voir de près des lieux franchement magnifiques.

Un design rafraîchi

Le Club Med a confié à la jeune designer d'intérieur Sophie Jacqmin la conception du nouveau décor, notamment celui des 186 cabines (dont 16 cabines très haut de gamme), des quatre bars et des deux salles à manger. Sillonnant les mers depuis 1992, le navire avait en effet besoin d'un sérieux «relooking», pour reprendre les mots de la designer française, qui a déjà travaillé pour le Club Med (on lui doit entre autres les 14 chouettes Teen Clubs baptisés PassWorld), mais jamais sur un bateau.

Les défis étaient importants: «Il fallait rafraîchir les codes transatlantiques tout en les respectant, a expliqué Sophie Jacqmin en entrevue, pour une clientèle dont l'âge oscille entre 50 et 80 ans, faite d'habitués qui reviennent parfois deux ou trois fois par an et qui sont très attachés à leur bateau.» Elle n'a eu que trois semaines pour soumettre un projet (les travaux, eux, ont pris trois mois, pour un budget estimé à 7 millions d'euros), mais on doit reconnaître qu'elle a relevé le défi.

Son idée: jouer sur l'ancre et l'encre. En d'autres termes, marier la mer (lampes de coursives, cordages, cartes maritimes anciennes, etc.) et la littérature (poèmes à la mer et extraits de carnets de bord reproduits sur les glaces et la literie, tabourets et tables en forme de touches de machine à écrire Remington, etc.): «J'imagine bien les gens en train de lire sur un bateau... Pour les têtes de lit, par exemple, j'ai mêlé une photo d'un petit garçon - en fait, c'est mon neveu! - en train de jouer dans le sable, une photo du bateau, une carte du Pacifique et quelques mots tirés du poème Le bateau ivre de Rimbaud. Les gens ne s'en rendront peut-être pas compte, mais je crois qu'ils ressentiront tout de même une certaine atmosphère.»

Chose certaine, on se sent vraiment bien dans les chambres (qui font toutes au moins 18 m2), avec leurs couleurs fraîches qui rappellent les intérieurs des mas ou des maisons de plantations, mariées au bois et au métal évoquant les anciens paquebots de croisière. Autre réussite: le salon Pacific, qui tenait lieu de discothèque et de théâtre auparavant («c'était assez moche», convient Sophie Jacqmin), et qui a désormais des allures d'Orient-Express.

Enfin, en matière de croisières proprement dites, le Club Med 2 a ajouté Alexandrie et certaines îles grecques à ses 28 croisières d'été, dans la Méditerranée, et une croisière entre le Venezuela et les îles Grenadines à ses 22 croisières d'hiver, dans les Caraïbes.

Les frais d'hébergement de ce voyage ont été payés par Club Med. Transport par Swiss.