On danse en plein air dans les parcs de Pékin quand la température est au rendez-vous. On y chante en groupe. On fait du tai chi, et mille et une autres activités qui font le charme de ce peuple, si différent de nous, et qui accueille les étrangers avec une grande curiosité quand on franchit la barrière de la langue avec un sourire ou un petit ni hao («bonjour»).

Mais à moins de parler le mandarin ou d'y avoir des amis, il est impossible de visiter la Chine par soi-même. Officiellement, on vous dira que les jeunes Chinois apprennent l'anglais très tôt à l'école et sont en mesure de communiquer avec les touristes, mais ce n'est pas le cas. Même dans une ville moderne comme Shanghai, qui veut devenir un grand centre financier international et qui accueillera l'Exposition universelle de 2010, la barrière de la langue est un obstacle majeur.

 

En mai, le gouvernement chinois a invité des représentants de cinq journaux et de plusieurs agences de voyages, afin de faire la promotion de ses attraits touristiques après les Jeux olympiques de 2008. On nous a fait visiter Pékin, la place Tianan men, la Cité interdite et la Grande Muraille; Xi'an et l'armée des 6000 soldats en terre cuite de l'empereur; Suzhou, la Venise de l'Orient; et finalement Shanghai. Autant de destinations incontournables pour qui veut un premier contact avec l'empire du Milieu. Pourtant, même dans les grands restaurants ou les hôtels huppés de la capitale ou de Shanghai, il n'était pas rare de se retrouver devant des employés qui n'avaient qu'une connaissance primaire de l'anglais. Imaginez un peu les difficultés d'un voyageur autonome qui voudrait trouver ses destinations et son logement dans un tel pays et dans des villes moins touristiques du Nord et des provinces éloignées.

La Chine est donc un pays qu'on ne peut apprivoiser qu'avec l'aide d'une agence de voyages spécialisée, qu'on ne peut connaître en un seul voyage, mais qui mérite vraiment qu'on s'y attarde.

Tout le monde a vu la Grande Muraille ou les soldats en terre cuite de Xi'an en photos, sur Internet ou à la télé. C'est comme Versailles ou le Vatican : vous en reviendrez avec de belles photographies. Mais vos meilleurs souvenirs du voyage seront ailleurs, avec le peuple chinois. Parce que quel que soit l'endroit visité, la vieille Chine est encore là bien présente avec ses gens et sa couleur, malgré l'univers étourdissant des édifices en hauteur qui poussent comme des champignons.

La Chine, c'est 45 ethnies différentes avec leurs dialectes et leurs coutumes réunies derrière une langue principale, le mandarin. Les Chinois sont curieux. Ils ont beau avoir l'habitude des touristes européens ou nord-américains sur leur territoire, ils vous dévisageront et vous prendront en photo. Si vous demandez la permission à un Chinois de prendre la photo de son bébé, il vous demandera la permission de prendre la vôtre.

Le peuple chinois est donc tout aussi incontournable que les sites touristiques. Mais si vous désirez prendre la véritable mesure de ce peuple, c'est dans les parcs et dans la rue qu'il faut passer du temps. Et c'est là que le travail des agences de voyages vous compliquera un peu la tâche : il y a tellement à voir dans ce pays que les guides sont forcés de vous presser d'un endroit à l'autre pour couvrir le programme du voyage. Les distances d'une ville à l'autre sont souvent énormes, le trafic est infernal, ce qui fait qu'il est difficile de trouver le temps de flâner.

Malgré tout, le premier contact est époustouflant. Ce sont les ordres de grandeur qui impressionnent, autant dans l'histoire ancienne que contemporaine. Les grands sites historiques sont le fait de la mégalomanie des empereurs qui ont consacré des décennies et des centaines de milliers de travailleurs à bâtir leurs monuments.

Les sites touristiques contemporains sont tout aussi surprenants. Les installations olympiques de Pékin ou les gratte-ciel de Shanghai dépassent l'imagination. Les édifices en hauteur poussent comme des champignons pour loger la population depuis que le gouvernement a cessé d'offrir des appartements gratuits. Même dans une ville comme Xi'an, vous vous découragerez si vous tentez de compter les édifices en construction. La capitale, Pékin, s'étend sur une superficie de 16 800 km carrés! Essayez de vous y retrouver, si vous avez le goût de l'aventure. C'est impossible.

Il y a toujours des centaines de milliers de vélos en Chine, mais oubliez le vieux stéréotype du Chinois à vélo. Le parc automobile de Pékin compte deux millions d'automobiles, et grossit de 1000 véhicules par jour. Les rues sont congestionnées, les embouteillages fréquents, et la pollution à la hausse.

Le tourisme étranger est important, mais ne vous attendez pas à être entouré d'Européens ou d'Américains. C'est le tourisme chinois qui accapare la place; ils sont des millions à visiter leur pays chaque année. Selon le bureau de tourisme, Pékin a reçu 250 000 visiteurs étrangers en 2008, et 90 millions de visiteurs chinois!

La politique est un gros point d'interrogation pour le touriste étranger qui arrive en Chine pour la première fois. L'essor économique fulgurant du pays et l'étalage de richesse des grandes villes vous donneront l'impression que le communisme a disparu. Le rêve de tous les jeunes Chinois se résume en trois points selon nos guides : un logement, une auto et un enfant. Mais si l'économie est passée au capitalisme, la politique demeure celle du Parti communiste. Et là encore, il est futile d'espérer engager une conversation sérieuse avec votre guide ou votre interprète, même s'il parle couramment le français et vous semble tout aussi ouvert sur le XXIe siècle que le sont vos enfants. Indépendamment de leurs opinions sur le régime, les jeunes Chinois que nous avons côtoyés sont fiers des progrès de leur pays et prennent offense de toute question sur les erreurs passées du régime, ou sur le Tibet. Vous pouvez toujours essayer, mais la discussion se terminera là.

Ce voyage a été effectué à l'invitation du Bureau de tourisme chinois et de l'agence Wonder International Travel.

 

Repères

Cartes de crédit et de débit sont acceptées partout dans les grandes villes, mais il faut prévoir des devises chinoises pour faire des achats dans la rue. Très important : les bureaux de change refuseront les coupures canadiennes ou américaines froissées ou endommagées. Exigez des coupures neuves à votre succursale bancaire avant de partir.

Internet avec ou sans fil fonctionne très bien dans les grands hôtels.

Mai et octobre sont les plus beaux mois pour visiter la Chine. Oubliez l'été, il fait trop chaud. Quant à l'hiver...

Il faut un visa pour aller en Chine. Les délais sont parfois longs. N'attendez pas à la dernière minute. Les agences de voyages vous diront qu'il est préférable de tout réserver au moins trois mois à l'avance.