Envie de vacances historiques? Pourquoi ne pas refaire, comme le général de Gaulle en juillet 1967, la remontée du chemin du Roy longeant la rive nord du Saint-Laurent? En ce 50anniversaire du «Vive le Québec libre!», plusieurs activités commémorant cet événement y sont organisées.

Le matin du dimanche 23 juillet 1967, de Gaulle débarque du Colbert, navire l'ayant conduit depuis Brest, au quai de l'anse au Foulon. S'ensuit, toute la journée, une série de célébrations dans la Vieille Capitale et sa région. Le lendemain, de Québec à Montréal, de Gaulle et le premier ministre Daniel Johnson, à bord d'une limousine, remontent le chemin du Roy, où ils font six arrêts : Donnacona, Sainte-Anne-de-la-Pérade, Trois-Rivières, Louiseville, Berthierville et Repentigny. Partout, ils sont acclamés par des milliers de personnes. Et à Montréal, de Gaulle provoque l'euphorie en prononçant son fameux discours sur le balcon de l'hôtel de ville.

«C'est un événement à commémorer parce que c'est un moment clé où le Québec a été nommé, s'est mis à exister à l'international, dit Martine Desjardins, présidente du Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ). Là où l'on a reconnu une nation avec des codes, une langue.»

Cet été, sous la coordination du MNQ, nombreuses seront les activités qui auront lieu dans chacun des villages et villes nommés ci-dessus. Expositions de photographies et de documents d'époque, visite des lieux où de Gaulle s'est arrêté, conférences et rediffusion des discours prononcés à chaque endroit font partie des activités récurrentes.

Les commémorations ont commencé au début de juillet à Trois-Rivières, où le Musée québécois de la culture populaire (culturepop.qc.ca) tient, jusqu'au 1er septembre, une exposition sur la visite, avec un accent mis sur son arrêt en Mauricie.

Il y aura des variantes. Par exemple, à Donnacona, les visiteurs pourront voir le moule qui a servi au coulage du monument Charles-de-Gaulle inauguré en 1997 sur le cours du Général-De Montcalm, près du parc des Champs-de-Bataille, à Québec. À Repentigny, il y aura dévoilement d'une plaque commémorative ainsi qu'un hommage à Marthe Lemay Racine, une résidante qui a été le 50 millionième visiteur d'Expo 67.

Pour l'occasion, le MNQ a ouvert un site internet. Les gens qui ont assisté à la visite présidentielle y sont d'ailleurs invités à communiquer avec les organisateurs s'ils ont des archives (photos, films, souvenirs) en bonnes conditions à faire partager.

«On a espoir de trouver quelques perles, dit Mme Desjardins. Ça mettrait encore plus de piquant à l'événement. Lorsqu'on fait un tel appel, plusieurs personnes nous disent à haute voix avoir des souvenirs cachés dans leur résidence. Je suis sûre que des choses vont ressortir comme ç'a été le cas lors de commémorations passées.»

Québec et Montréal

Le 23 juillet, au Château Frontenac, à Québec, aura lieu une exposition d'artefacts de la visite de Charles de Gaulle en 1967 et de ses visites antérieures ainsi qu'un souper commémoratif dont le menu s'inspirera de celui servi lors du banquet tenu 50 ans plus tôt en l'honneur du visiteur.

Le lendemain, le 24 juillet, c'est à la Cinémathèque québécoise de Montréal que les activités se transportent avec la projection des films documentaires réalisés en 1967 par les cinéastes Jean-Claude Labrecque et Claude Fournier. Tous deux seront sur place.

À noter que les activités au Château Frontenac et à la Cinémathèque seront précédées du lancement d'un ouvrage sur le sujet, La dette de Louis XV, de Christophe Tardieu.

Tous ces événements sont ouverts au public. D'ici peu, la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal annoncera aussi des activités complémentaires.

Le balcon ouvert au public

La Ville de Montréal organise elle aussi quelques activités.

Ainsi, le 24 juillet, 50 ans jour pour jour après de Gaulle, le public aura l'occasion exceptionnelle de visiter le célèbre balcon donnant sur la rue Notre-Dame, où le président français s'est exclamé: «Vive le Québec libre!»

Le balcon sera ouvert de 11 h à 16 h 30 et sera au coeur de visites commentées de 30 minutes, gratuites et sans réservation.

Toujours dans le cadre de ce jubilé, on tiendra une exposition (du 21 au 28 juillet) dans le hall d'honneur et au rez-de-chaussée de l'hôtel de ville. Par la même occasion, on pourra jeter un coup d'oeil sur une seconde exposition, Montréal: à coup sûr!, consacrée à l'histoire du baseball à Montréal.