Les skieurs et planchistes d'élite québécois sillonnent les plus hautes montagnes du globe. Un jour à Aspen, le suivant à Whistler, et la semaine d'après, c'est Kitzbühel ou Val Gardena. Ils ont pourtant tous fait leurs premiers virages sur les montagnes certes plus modestes d'ici, qui ont le mérite d'être accessibles à tous. Trois athlètes révèlent où vous pouvez les trouver quand ils ont le temps de chausser les planches sur leur terre natale.

Dominique Maltais

• Discipline: planche à neige (snowboard cross)

• Faits d'armes: multimédaillée en Coupe du monde, double médaillée olympique (Turin 2006, Sotchi 2014)

• Piste favorite: secteur sauvage du mont Liguori, Le Massif de Charlevoix

Avec son horaire international chargé, Dominique Maltais chausse peu souvent sa planche au Québec. Elle l'admet, les montagnes québécoises paraissent courtes quand les Alpes et les Rocheuses deviennent la routine. Mais quand elle en a le temps, c'est dans la montagne qui l'a vu faire ses premiers virages en planche qu'elle préfère s'éclater. En particulier dans le nouveau secteur hors piste du mont Liguori, au Massif de Charlevoix.

Quand on descend du télésiège Camp-Boule Express, il faut marcher quelques minutes sur sa droite, en légère montée, pour trouver sa récompense.

«C'est une dizaine de minutes environ. Mais plus on marche longtemps, moins la poudreuse sera tracée et meilleure la descente sera», suggère la planchiste.

Puis devant vous, presque 800 mètres de dénivelé sauvage, en forêt clairsemée, tantôt à pic, tantôt plus douce, et si vous êtes chanceux, tapissée de poudreuse.

«Presque tous les skieurs intermédiaires et plus peuvent aller là. C'est davantage la marche pour s'y rendre que le niveau de ski qui en décourage certains, mais une fois rendu, ça vaut la peine», lance l'athlète.

Maxence Parrot

• Discipline: planche à neige (slopestyle et Big Air)

• Faits d'armes: 5e aux Jeux olympiques de Sotchi, double médaillé d'or aux X-Games 2014

• Piste favorite: les parcs à neige de Bromont

À 20 ans, ce jeune prodige de la planche à neige originaire de Cowansville ne perd pas son temps sur les pistes pépères. Quand il n'est pas en Australie ou à Aspen, Maxence Parrot rentre chez lui. Pourquoi aller ailleurs puisque sa station, Bromont, possède selon lui le meilleur parc à neige de la province?

«Il n'y a même pas de débat sur le sujet», tranche-t-il.

Difficile pour lui de déclarer une piste en particulier comme étant sa favorite, parce que le site du parc à neige a bougé ces dernières années à Bromont. En fait, il y a plusieurs parcs.

«Dans le temps, dans la Bedford, on avait le plus gros saut au Québec. C'est là que j'ai appris à faire des doubles périlleux arrière», se rappelle-t-il.

«Ce n'est pas juste pour les experts et les fous, il y en a pour tout le monde, avec des modules pour débutants», ajoute-t-il.

Il surfe rarement ailleurs que dans les parcs à neige.

«Sauf quand il y a une grosse tempête. Dans ce temps-là, je suis dans les sous-bois du mont Sutton», avoue-t-il.

Photo Bernard Brault, ARCHIVES La Presse

Maxence Parrot ne perd pas son temps sur les pistes pépères.

Erik Guay

• Discipline: ski alpin (descente, super géant)

• Faits d'armes: champion du monde de descente en 2011, 21 podiums en Coupe du monde

• Piste préférée: Jasey-Jay Anderson, Tremblant

Une piste a beau avoir été nommée en son honneur, c'est celle qui porte le nom d'un autre illustre athlète de Tremblant qui est la préférée d'Erik Guay. C'est sur la Jasey-Jay Anderson, sur le frisquet versant nord, qu'on risque le plus d'apercevoir le champion du monde de descente de 2011 lors de ses rares journées de ski au Québec.

«C'est ma préférée. Anciennement, c'était la piste Le Géant. C'est là que je m'entraîne. Il y a un peu de tout. C'est à pic en partant, il y a des rouleaux, des changements de terrain, ça s'aplatit. Je peux tester mon équipement, ma glisse. Et sur le versant nord, les conditions sont souvent meilleures, la neige plus abondante», raconte ce membre d'un trio de frères, avec Stefan et Kristian, dont tous les membres ont atteint l'équipe nationale.

«Il faut y aller tôt le matin, quand il n'y a personne, pour y aller vite, en faisant de grands virages», raconte le père de trois fillettes, dont deux skient déjà sur ses traces.

Photo Bernard Brault, ARCHIVES La Presse

Erik Guay teste son équipement et sa glisse sur quelques pentes du Québec.